IBM, un problème de croissance

Publié le 21/01/2015 à 15:17

IBM, un problème de croissance

Publié le 21/01/2015 à 15:17

Par Jean Gagnon

La présidente et chef de la direction d'IBM, Ginni Rometty. (Photo: Bloomberg)

Les perspectives de profits annoncées par la PDG d’IBM indiquent que le recentrage de la compagnie sera un long processus et que la période de consolidation du titre amorcée depuis le choc encaissé le trimestre dernier pourrait bien l’être aussi.

Rappelons que le mois dernier, à la suite de résultats décevants qui avaient causé une chute de plus de 10 % du cours de l’action, la présidente et chef de la direction Ginni Rometty annonçait que la firme abandonnait son objectif de réaliser un bénéfice de 20$ par action en 2015. On apprenait hier que les prévisions se situent entre entre 15,75$ et 16,50$.

Cette annonce a eu un nouvel effet négatif sur le titre, car la moyenne des prévisions du consensus des analystes était justement de 16,50$, soit le haut de la fourchette des prévisions de la firme. La fourchette des analystes était de 15,17$ à 18,55$. Les plus optimistes réviseront probablement leurs prévisions.

Le cours de l’action d’IBM est passé sous la barre des 152$ ce matin. Pas plus tard qu’en septembre dernier, le titre valait 193$.

Pour le dernier trimestre, IBM a réalisé un bénéfice par action de 5,51$ après charges. Ce résultat est supérieur aux attentes des analystes qui prévoyaient 5,41$. En excluant ces charges non-récurrentes, le bénéfice a été de 5,81$ par action.

Chez IBM, bien que la profitabilité soit encore au rendez-vous, c’est la croissance des revenus qui inquiète. Ils ont totalisé 24,11 milliards au dernier trimestre, alors que les analystes prévoyaient 24,77 milliards.

Selon Mark Lin, gestionnaire entre autres du Fonds Global Technology chez Gestion d’actifs CIBC, IBM fait face au «dilemme de l’innovateur» tel que décrit par Clayton Christensen, dans un ouvrage publié en 1997 et reconnu depuis comme un classique du genre. Le livre s’attarde entre autres à décrire comment les innovations disruptives peuvent causer la perte des grandes firmes.

L’arrivée du nuage informatique a changé la donne quant à la façon dont de nombreuse entreprises gèrent leurs besoins informatiques. Le modèle d’affaire en devient un où le client paye en fonction de l’utilisation et où tous les services sont la responsabilité du fournisseur. Les risques du fournisseur sont donc plus grands.

«IBM a été lente à prendre cette direction, comme l’avait été Microsoft lors de l’arrivée d’Internet», explique Mark Lin. Big Blue, le surnom accolé à IBM dans le milieu, s’est probablement appuyée trop longtemps sur ses lignes d’affaires traditionnelles.

La transition est amorcée, mais elle sera longue et coûteuse, croit le gestionnaire. Il ne détient plus de positions dans le titre depuis plus de 2 ans, et n’entend pas modifier sa stratégie, du moins pour l’instant. «IBM se retrouve devant un problème de croissance et le défi consistera à ne pas perdre de parts de marchés. Ça va coûter cher», dit-il.

La transition ne sera pas facile, croit également Daniel Yves, analyste chez FBR & Co. «C’est comme vouloir faire changer de direction à un paquebot alors qu’il navigue sur une rivière», disait-il en entrevue hier à l’agence Bloomberg.

 

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