Quel est le risque associé à un titre boursier?

Publié le 07/10/2013 à 09:01

Quel est le risque associé à un titre boursier?

Publié le 07/10/2013 à 09:01

BLOGUE. Le risque que présente un investissement a toujours été très difficile à quantifier pour les investisseurs. Le monde universitaire s’y est bien essayé en inventant le coefficient bêta, indice mesurant la volatilité d’un titre par rapport à celle du marché. Personnellement, j’ai toujours pensé que l’utilisation d’une telle mesure nous permettait essentiellement de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur plutôt que de regarder en avant. Le coefficient bêta nous donne une bonne indication de la volatilité d’un titre par rapport au marché dans son ensemble, mais il ne nous dit rien sur le risque d’un titre dans le futur. Or, n’est-ce pas précisément ce qu’on veut mesurer?

Il y a donc longtemps que j’ai mis le concept de CAPM (Capital Asset Pricing Model ou modèle d’évaluation des actifs financiers), fondé sur le coefficient bêta, au rencart pour me forger ma propre évaluation du risque d’une entreprise. Pour moi, l’évaluation du risque d’un investissement repose à la fois sur l’examen de l’historique d’une entreprise que sur celui de ses qualités intrinsèques. À long terme, la volatilité de son titre en bourse est peu importante – à la rigueur, je préfère souvent un titre plus volatil car cette volatilité permet d’en faire l’acquisition à des prix plus attrayants!

Voici donc à mon avis les facteurs qui influent sur le risque d’un investissement à long terme :

1- Le secteur d’activité. Certains secteurs sont reconnus comme étant très stables alors que d’autres sont notoirement changeants. Les sociétés qui évoluent dans les secteurs de l’alimentation, des services d’impartition ou des services publics posent généralement un risque beaucoup moins élevé que celles des secteurs technologiques ou des ressources naturelles. L’exemple de Blackberry est particulièrement éloquent lorsque l’on parle de secteurs changeants.

2- Les besoins en capital. Il est beaucoup moins risqué d’investir dans des sociétés qui n’ont pas besoin d’investir des sommes importantes en capital, dans des usines ou des équipements par exemple, que dans celles qui doivent consentir d’énormes investissements en capital.

3- Le modèle d’affaires. Les titres des sociétés qui ont établi des modèles d’affaires flexibles et dont les coûts sont en grande partie variables sont beaucoup moins risqués que ceux des sociétés dont les coûts sont largement fixes et dont le modèle d’affaires peut difficilement être adapté. Les sociétés de pâtes et papier peuvent par exemple difficilement s’ajuster aux conditions changeantes de leur marché alors qu’une société comme CGI, par exemple, serait capable d’ajuster rapidement sa structure de coûts, advenant un ralentissement de son marché.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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