Et pourtant...
C’est exactement ce qu’envisage de faire le nouveau gouvernement québécois : augmenter les impôts.
Bien de l’encre a coulé au cours des dernières semaines concernant la fiscalité québécoise. De nombreux intervenants se sont fortement objectés à une hausse des taux d’imposition des plus nantis du Québec. Il a même été question d’imposer davantage les revenus de dividendes ainsi que les gains de capital, deux mesures qui défavoriseraient le Québec par rapport à ses voisins provinciaux et américain.
Je suis d’avis que le Québec doit prendre des mesures rapides pour régler son déficit et pour réduire son endettement. Ce dernier avait en date du 31 mars 2012, une dette brute de 184 milliards $, soit 55 % du produit intérieur brut. Lorsqu’on additionne cette dette à celle du gouvernement fédéral, le ratio de la dette par rapport au pib passerait à près de 90 %. Dans un tel contexte, que nos dirigeants cherchent des solutions pour combler le déficit me paraît louable. Une augmentation des impôts semble être la solution préconisée par le gouvernement.
Mais comment se fait-il que nos élus oublient l’autre partie de l’équation du déficit – les dépenses gouvernementales? Nos élus sont apparemment très créatifs pour augmenter les impôts et créer de nouvelles taxes, mais ils manquent terriblement d’imagination quand vient le temps de réduire les dépenses.
Évidemment, les coupures ne sont jamais très payantes politiquement. À ce niveau, il est sûrement plus payant de presser davantage le citron des quelque 2 % de la population «riche» que de couper dans des services qui touchent à toute la population.
Mais est-ce de cette façon que les entreprises qui réussissent gèrent leurs finances?
Je suis bien conscient qu’un gouvernement n’est pas une entreprise. Il reste qu’une saine gestion peut être appliquée partout. À mon avis, un ministre des finances agissant comme un dirigeant d’entreprise publique efficace promettrait de dégraisser l’appareil gouvernemental, à l’image des meilleures entreprises québécoises, avant de penser à augmenter les revenus auprès d’une tranche de la population qui contribue déjà plus que largement à l’effort de réduction du déficit. En agissant comme des dirigeants d’entreprises, je suis persuadé que, à long terme, le gouvernement et les contribuables en tireraient de nombreux dividendes.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com). Les portefeuilles sous la gestion de COTE 100 détiennent des actions de Canadien National, de MacDonald Dettwiler et de Mediagrif.