Ne vous fiez pas trop aux rapports de recherche

Publié le 17/01/2014 à 15:56, mis à jour le 17/01/2014 à 17:05

Ne vous fiez pas trop aux rapports de recherche

Publié le 17/01/2014 à 15:56, mis à jour le 17/01/2014 à 17:05

En tant que gestionnaire de portefeuille, j’ai la chance d’avoir accès à de nombreux rapports de recherche d’analystes travaillant pour des firmes de courtage. Je dis que c’est « une chance » car je sais très bien que de nombreux investisseurs autonomes aimeraient beaucoup avoir accès à de tels rapports dans la gestion de leur portefeuille de placements.

Je dois cependant vous avouer que je ne perçois généralement pas de grande valeur ajoutée dans ces rapports de recherche, du moins dans leurs recommandations et dans leurs conclusions.

Ce n’est pas que les analystes soient mauvais. Au contraire, ils sont pour la plupart excellents et très consciencieux dans leurs recherches. C’est plutôt qu’ils font face à deux conflits intimement liés aux activités de la plupart des firmes de courtage : leurs clients sont souvent fixés sur les résultats à court terme et ces firmes ne veulent généralement pas froisser les entreprises qui pourraient devenir leurs clients.

Deux conflits

En premier lieu, la majorité des clients des firmes de courtage ont un horizon de placement à court terme. Ils sont davantage intéressés par le rendement de leur portefeuille pour le trimestre en cours que par leur performance sur une très longue période. En outre, l’objectif des gestionnaires institutionnels n’est pas nécessairement d’obtenir de bons rendements à long terme mais bien de réussir à surpasser leur indice de référence, mois après mois, trimestre après trimestre. Ces gestionnaires ne veulent donc pas nécessairement apprendre d’un analyste que le titre d’IBM est très attrayant pour les cinq ou dix prochaines années mais bien plus si la société sera en mesure d'afficher des profits par action conformes aux prévisions des analystes au prochain trimestre. C’est ce qui explique pourquoi la plupart des analystes passent la majeure partie de leur temps à analyser les tendances à court terme des activités des sociétés qu’ils suivent. Écoutez n’importe quel appel-conférence d’une entreprise en bourse après la publication de ses résultats trimestriels et vous serez surpris de constater à quel point les questions des analystes sont orientées sur le court terme et sur les menus détails.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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