Pour aller plus loin, Mmes Bandiera et Sadun et MM. Prat et Guiso ont mis au point un modèle de calcul économétrique visant à déterminer le temps "utile" des PDG. Le temps "utile"? Il est réparti en deux catégories : le temps utile – ou "productif", si vous préférez – pour l'entreprise et le temps utile pour le PDG lui-même. Imaginons que celui-ci rencontre des clients lors d'une activité de réseautage : ce temps de travail est à la fois utile pour l'entreprise (ça peut permettre de décrocher de nouveaux contrats ou de nouveaux clients), mais aussi pour l'individu (ça peut lui permettre de se faire remarquer par d'autres hauts-dirigeants à la recherche d'un PDG compétent, et donc de décrocher, plus tard, un poste encore plus intéressant).
Comment les quatre chercheurs s'y sont-ils pris pour évaluer l'utilité de chacune des activités des PDG étudiés? Grosso modo, en regardant dans quelle mesure les intérêts du PDG et de l'entreprise étaient alignés, ou au contraire divergents. De fait, il y a toujours, ici et là, des rencontres qui ont lieu pour le plus grand bénéfice de l'entreprise, et d'autres qui, disons, ont un tout autre but.
Résultats? Forts intéressants…
> L'avantage des bosseurs. Plus un PDG travaille d'heures dans la semaine, plus il consacre de temps à des activités profitables à l'entreprise, et moins il en alloue à son propre profit. Cela est d'autant plus vrai quand il rencontre des employés, et non des personnes externes à l'entreprise. Et à plus forte raison lorsque cela se fait dans le cadre de rencontres individuelles.
> L'importance de la gouvernance. Plus l'entreprise a une saine gouvernance, plus le PDG a tendance à œuvrer pour l'entreprise, et moins pour lui-même.
> Un lien direct avec la productivité. Le temps du PDG consacré au profit de l'entreprise est fortement et positivement corrélé à la productivité de celle-ci, ce qui n'est pas franchement le cas pour le temps dépensé à son propre profit.
Autrement dit, il est tout à fait possible de fouetter la productivité d'une entreprise, il suffit pour cela d'améliorer l'efficacité du PDG dans son travail. La recette miracle est composée de trois ingrédients :