Êtes-vous plus malin que tout le monde?

Publié le 14/11/2011 à 09:19, mis à jour le 18/11/2011 à 13:57

Êtes-vous plus malin que tout le monde?

Publié le 14/11/2011 à 09:19, mis à jour le 18/11/2011 à 13:57

«Aristide et Thémistocle, animés d'une haine extrême, vivaient dans une division qui paraissait sans remède. Mais quand le roi des Perses fut passé dans la Grèce, ils sortirent tous deux de la ville, et s'étant donné la main droite l'un à l'autre, et en ayant entrelacé les doigts ensemble ils s'écrièrent : «Mettons bas ici notre haine réciproque. jusqu'à ce que nous ayons vaincu les Perses.» Ensuite séparant les mains et les élevant comme pour précipiter quelque chose dans une fosse, qu'ils comblèrent, ils reprirent le chemin de la ville, et firent la guerre de concert. Ce fut cette concorde des chefs qui fut la principale cause de la victoire que la Grèce remporta contre les Barbares.»

«Philippe voulant se rendre maître de la Thessalie, ne fit point la guerre ouvertement aux Thessaliens. Il profita plutôt des divisions qui étaient entre ceux de Péline et de Pharsale, et entre ceux de Phérès et de Larisae, qui se faisaient la guerre, car tout le pays, partagé en factions, prenait parti pour les uns ou pour les autres. Philippe donnait secours à ceux qui le lui demandaient; et lorsqu'il vainquait, il ne détruisait point ceux qu’il avait défait, il ne les désarmait point, il ne rasait point leurs murailles; en un mot, il nourrissait plutôt les divisions qu'il ne les apaisait; il protégeait les plus faibles, et détruisait les plus puissants; il était aimé des peuples et en favorisait les orateurs. Ce fut par ces ruses, et non par les armes, que Philippe se rendit maître de la Thessalie.»

«Denis voulant subjuguer la ville d'Himère, fit amitié avec les habitants, et s’engagea contre de petites villes de leur voisinage. Mais au lieu de les attaquer vivement, il passait son temps en pourparlers. Ceux d'Himère fournirent longtemps des vivres à son armée, mais voyant qu'il n'avançait pas, ils jugèrent que c'était véritablement contre eux-mêmes qu'il avait assemblé tant de troupes, et cessèrent de lui envoyer des vivres. Denis prit prétexte de ce refus pour se dire offensé; il tourna ses armes contre Himère, en fit le siège, et s'en rendit maître par la force.»

Un autre exemple…

L’art de dissuader autrui

«Crésus le Lydien avait formé le projet d'aller attaquer les îles avec une flotte : mais, Bias de Priène trouva le moyen de l'en détourner. Il lui dit, un jour : «Les Insulaires lèvent contre toi de nombreuses troupes de cavalerie. - O! plût à Jupiter, répondit Crésus en riant, que je puisse trouver les Insulaires en terre ferme. - Eh! crois-tu, dit Bias, que les Insulaires ne fassent pas le même souhait, de pouvoir trouver Crésus sur la mer!» Ce discours de Bias rompit le dessein du Lydien, qui laissa les Insulaires en paix.»

«Cléarque ravageait dans la Thrace, y faisant de nombreux massacres. On lui envoya des ambassadeurs pour le prier de mettre fin à la guerre. Mais, comme il estimait que la paix ne lui serait pas avantageuse, il ordonna aux cuisiniers de prendre deux ou trois corps morts des Thraces, de les couper en pièces, et de suspendre celles-ci à des crochets. À leur vue, les ambassadeurs thraces en demandèrent la raison. On leur répondit, par ordre de Cléarque, que c'était un régal qu'on préparait pour son souper. Les ambassadeurs, horrifés, se retirèrent, sans avoir osé ouvrir la bouche sur le sujet de leur légation.»

«À Mitylène, Iphicrate fit courir le bruit qu'on aillait préparer des boucliers pour les confier au plus vite aux esclaves de Chio. Ceux de Chio en ayant été informés, eurent peur du soulèvement de leurs esclaves, envoyèrent aussitôt des présents à Iphicrate, et firent la paix avec lui.»

«À Lacédémone, Chilius l'Arcanien apprit que les Spartiates envisageaient de murer l'isthme, puis de trahir les Athéniens et tous les autres Grecs qui étaient hors du Péloponnèse. Il leur dit : «Quand les Athéniens et les autres Grecs, trahis, se seront entendus avec les Perses, les Barbares auront la voie libre pour envahir le Péloponnèse». Les Lacédémoniens, convaincus par ce discours, abandonnèrent leur plan et s’entendirent avec les Grecs pour guerroyer contre les Barbares.»

Et pour finir…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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