Autre exemple : l’effort en commun. Chaque Burner doit coopérer et collaborer avec les autres, dans la mesure de ses moyens. C’est ainsi que sont dressées d’incroyables installations architecturales ou artistiques en plein désert, sous un soleil de plomb, en dépit des tempêtes de sable. La contribution spontanée de chacun aux projets d’autrui permet la réalisation de constructions spectaculaires, voire d’œuvres remarquables. On aurait pu croire a priori que ces généreux élans de sympathie se traduiraient par une cacophonie monumentale, mais il n’en est rien, de toute évidence. Non, accorder une pleine autonomie aux membres de la communauté ne débouche pas sur l’abandon de projets intéressants, mais bel et bien par la concrétisation de projets communs qui, sans cet état d’esprit particulier, n’auraient jamais vu le jour.
Je vous invite à analyser de la sorte chacun des 10 principes fondateurs de Burning Man, et de regarder si certains d’entre eux ne pourraient pas être appliqués à votre propre équipe, à votre entreprise, ou à vous-même. Cet exercice ne vise pas, bien entendu, à vous convaincre des bienfaits de l’Utopie, mais à prendre du recul sur vos habitudes managériales. Bien fait, il devrait vous faire découvrir des pistes d’amélioration…
Une anecdote tirée du magazine Psychology Today est éclairante à ce sujet… Un Burner déambulait dans le désert, tout seul, à l’écart des Art Camps. Il est tombé sur un cellulaire sur lequel était collé un petit bout de papier où il était inscrit «Parle à Dieu». Il prend l’appareil, et dit «Allo?». Un silence. Puis, une voix masculine lui répond : «Respire». «Vas-y, respire en même temps que moi. Comme ça. Ça te fera le plus grand bien. Tu te sentiras moins anxieux, de ton futur comme de ton passé. Respire. Comme ça…» Et le Burner s’est mis à respirer lentement, très lentement, à fermer un temps les yeux, et à se détendre. Respirer lui faisait vraiment le plus grand bien.