Comment détendre l'atmosphère au bureau?

Publié le 07/02/2014 à 06:11

Comment détendre l'atmosphère au bureau?

Publié le 07/02/2014 à 06:11

Presque trois décennies plus tard, le pédiatre britannique Roy Meadow a découvert autre chose : des mères inventaient des maladies graves à leur enfant, avec une telle conviction que même leur petit ne se portait pas bien. Et ce, toujours pour les mêmes motifs : elles souhaitaient par-dessus tout qu'on les plaigne d'avoir un bambin en si piètre santé. Il a appelé ce phénomène "le syndrome de Münchhausen par procuration".

Et tout récemment, M. Bennett a réalisé que ce syndrome-là se retrouvait également sur le lieu de travail, ici et là. Il a d'ailleurs une anecdote à ce sujet…

Un jour qu'il recueillait sur place des informations sur une entreprise figurant dans le palmarès Fortune des 100 des plus grandes entreprises américaines, il a rencontré "Philip" (prénom fictif). Ce dernier avait la réputation d'être un champion de la résolution de conflits entre employés. Tout le monde faisait sa louange. Dès qu'il y avait le moindre pépin quelque part entre deux personnes, on l'appelait au secours et il s'en sortait toujours avec un brio incroyable. Comme par magie.

Mais voilà, M. Bennett s'est intéressé de près à cette histoire, ce qui lui a permis de découvrir quelque chose de curieux. Un conflit était né entre "Mary" et "Tom". Mais en réalité, le professeur a compris que lorsque Philip avait su que les deux allaient faire équipe pour mener à bien un projet important, il est allé voir Mary pour lui glisser que Tom était fâché à l'idée de travailler avec elle. Puis, il est allé voir Tom, pour lui confier que Mary ne cessait de dire du mal dans son dos.

Sans surprise, Mary et Tom ont été incapables de travailler ensemble. Et Philip en aurait profité pour passer, une fois de plus, pour le sauveur, si M. Bennett n'avait pas fait part de ses soupçons à la haute-direction. Résultat? Philip a été, un temps, écarté du bureau, et, comme par hasard, les conflits ouverts entre personnes ont aussitôt disparu au sein de l'entreprise.

«Ce Philip souffrait, de toute évidence, du syndrome de Münchhausen par procuration», indique le professeur de management. De fait, il inventait des maux graves, ce qui lui donnait l'occasion de briller aux yeux de tous en se faisant passer pour un super-héros. Il avait une soif maladive d'attention, et se souciait aucunement des conséquences de ses agissements sur les autres et sur l'entreprise.

D'après M. Bennett, il y a des Münchhausen tout autour de nous au bureau, mais ceux-ci sont si malins qu'il est complexe de les repérer. Car ils peuvent prendre différents visages, comme ces deux-ci :

> Le Cobra. Ça peut être cet employé au bord de la retraite qui se propose d'agir comme mentor pour la relève et qui, en vérité, va distiller son venin auprès des nouveaux venus. Son objectif? Faire croire que les petits nouveaux sont si nuls qu'il va falloir prolonger son contrat plus longtemps que prévu. Ce qui lui permettra de faire croire aux autres qu'il est essentiel à la prospérité de l'entreprise.

> Le Pic bois. Ça peut être cet employé qui ne cesse de glisser des erreurs dans le système informatique, ce qui lui permet de passer pour un crack parce qu'il sait toujours régler les bogues qui surgissent "à l'improviste".

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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