Acheter VS vendre à découvert

Publié le 22/01/2010 à 11:41

Acheter VS vendre à découvert

Publié le 22/01/2010 à 11:41

 BLOGUE.

Vous êtes pessimistes face aux marchés ou un titre en particulier? Vous pensez que la bourse a offert de trop généreux rendements en 2009 et qu'elle est due pour une bonne correction? Peut-être avez-vous songé à la vente à découvert sur titres.

En effet, si on peut profiter de la hausse d'un titre, il est également possible de bénéficier de sa chute. Il s'agit d'emprunter le titre par le biais d'un courtier, pour ensuite le vendre. Après quelques temps, vous pouvez racheter le titre en question et le remettre à votre courtier.

Or, la vente à découvert ne constitue pas l'opposé de l'achat pure et simple de titres. Prenons par exemple le cas de Becker Milk Company, une petite société immobilière. En avril dernier, elle a versé un dividende de 2.30$ par action. Comme nous avions pu en acquérir à 5$, quatre mois plus tôt, il s'agissait d'un achat intéressant. Le rendement du dividende a été de 46%. Cependant, si l'action s'était transigée à 50$, le même dividende aurait procuré un retour de 4.6%. On voit donc que la direction possède un pouvoir extraordinaire pour récompenser les actionnaires lorsque le prix du titre est ridicule : le versement opportuniste d'un dividende. Ce qui évidemment favorise la hausse du titre.

Il est tout simplement impossible d'imaginer l'équivalent avec la vente à découvert. Si un titre est trop cher, la direction ne peut pas exiger à ses actionnaires de payer un dividende à la compagnie (l'opposé d'un versement de dividende serait d'en exiger un). Autrement dit, il n'y a pas grand chose que la direction puisse faire pour faire baisser un titre lorsque les investisseurs se l'arrachent.

La direction peut toujours tenter de profiter du prix exagéré de l'action en procédant à de nouvelles émissions d'actions, même si l'entreprise n'a pas besoin d'argent. Mais le titre va-t-il nécessairement corriger?

Comme la direction dispose de quelques outils pour promouvoir le prix de son titre (rachat d'actions et versement de dividendes), nous n'obtenons pas l'équivalent du côté de la vente à découvert. Une fois que le titre se transige à des niveaux ridiculement cher, personne ne peut prédire jusqu'où la folie ira. Entretemps, votre courtier peut vous obliger à racheter le titre pour fermer votre position, ce qui occasionnerait des pertes importantes. C'est pourquoi la vente à découvert est plus risquée que l'investissement conventionnel. Si on l'utilise, il faut être doublement prudent.

P.S.: Un autre risque guette le vendeur à découvert : l'humeur des créanciers! Nous avons vu un grand nombre de compagnies (que nous ne nommerons pas, c'est plus sûr) renaître de leurs cendres grâce à la tolérance de leur créancier. C'est suffisant pour faire bondir le titre et affliger de lourdes pertes au vendeur à découvert, alors que la compagnie aurait dû faire faillite.  

 

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