Un don record à McGill

Publié le 27/02/2019 à 11:44

Un don record à McGill

Publié le 27/02/2019 à 11:44

John et Marcy McCall MacBain.

John et Marcy McCall MacBain. (Photo: Dario Ayala)

BLOGUE INVITÉ. John et Marcy McCall MacBain connaissent parfaitement les défis qui attendent les étudiants universitaires. Le don exceptionnel de 200 millions de dollars qu’ils ont fait cette semaine pour l’établissement d’un programme de bourses à l’Université McGill de Montréal contribuera sans aucun doute à aplanir bon nombre des obstacles qui se dressent devant ces étudiants.

«Nous savons combien l’accès à l’université est difficile de nos jours. C’est un milieu compétitif qui met beaucoup de pression sur les épaules des étudiants, qui doivent non seulement réussir leurs cours, mais aussi subvenir à leurs besoins, explique Mme McCall MacBain. Nous estimons que des bourses peuvent réellement contribuer à réduire la pression financière.»

M. McCall MacBain, fondateur du géant des petites annonces Trader Classified Media, est reconnaissant des bourses qu’il a reçues pendant ses études. Il a obtenu une aide financière à McGill et à la Harvard Business School, et a reçu la prestigieuse bourse Rhodes, qui lui a ouvert les portes de l’Université d’Oxford, en Angleterre.

«[Mes bourses] ont changé ma vie. Lorsque je me suis inscrit à la Harvard Business School, j’ai fait 37 demandes de bourse, et j’ai reçu une seule réponse positive : celle de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui a couvert la totalité de mes frais de scolarité. On ne retient souvent que les succès, mais en réfléchissant aux 36 refus, j’ai fini par comprendre que j’ai peut être réussi parce que j’ai subi des revers.»

Les étudiants pourront poser leur candidature dès l’automne 2020. Au bout de cinq ans, le programme de bourses paiera chaque année les frais de scolarité et de subsistance de 75 étudiants aux cycles supérieurs. Grâce au don, l’Université pourra continuer de sélectionner des étudiants à perpétuité.

Parmi les programmes aux cycles supérieurs, les étudiants pourront notamment opter pour la maîtrise en administration des affaires (MBA) et des programmes plus récents, tels que celui de la nouvelle École de politiques publiques Max Bell et la toute nouvelle maîtrise en arts et en sciences, dont le lancement devrait coïncider avec l’arrivée de la première cohorte. On pense aussi à la maîtrise en gestion financière et à la maîtrise en analytique de gestion de la Faculté de gestion Desautels, ainsi qu’à la maîtrise en gestion du commerce de détail, qui verra le jour en 2020.

Les étudiants qui s’inscriront à un programme d’études professionnelles de deuxième cycle, comme le droit ou la médecine, pourront également poser leur candidature pour une bourse. Les boursiers pourront se concentrer sur leurs études et leurs projets communautaires et professionnels sans subir de contraintes financières.

«Nous voulons mettre toutes les chances du côté de ces étudiants. Le temps qu’ils auraient consacré à un travail à temps partiel, par exemple, leur servira plutôt à participer à la vie de la collectivité et à échanger avec leurs mentors. Ils auront ainsi la possibilité de réfléchir sérieusement à l’orientation qu’ils veulent donner à leur carrière, sans trop de distractions», précise Mme McCall MacBain.

Pour la Faculté Desautels, entre autres, les bourses seront remises à des étudiants prometteurs qui pourraient se consacrer à la résolution de graves problèmes sociaux et environnementaux.

«Nous vivons dans un monde complexe, ajoute Mme McCall MacBain, et nous espérons que notre don aidera les étudiants à exploiter leur potentiel et à devenir les leaders de demain.»

L'université McGill, un endroit tout désigné

Pour le couple, l’Université McGill est l’établissement tout désigné pour ce don, le plus généreux de l’histoire de la philanthropie au Canada.

«McGill est une université internationale, et Montréal est une ville fantastique pour les étudiants : elle est cosmopolite, le coût de la vie n’y est pas trop élevé et elle abrite une belle diversité», affirme M. McCall MacBain, qui a obtenu un baccalauréat ès arts spécialisé en économie à McGill, en 1980.

Le couple souhaite que les Bourses McCall MacBain donnent des ailes à des talents du monde entier, pas seulement à ceux qui viennent du Canada. Trois ans après son lancement, le programme acceptera les candidatures d’étudiants internationaux. Par la suite, deux tiers des boursiers seront canadiens et les autres viendront d’un peu partout dans le monde.

«Le Canada a un potentiel énorme, et compte tenu de la situation mondiale, les Canadiens doivent jouer un rôle autant à l’échelle internationale que nationale. Nous espérons que nos étudiants pourront apporter leur contribution partout dans le monde.»

M. et Mme McCall MacBain participeront activement au processus de sélection des boursiers.

« Le recrutement et la sélection des candidats revêtent une importance cruciale. On observe que certains programmes de bourses ont de la difficulté à obtenir la diversité qui leur permettrait de faire les choix qui définiront véritablement leur identité », déclare Mme McCall MacBain.

«Nous miserons sur des étudiants qui ont obtenu de bons résultats scolaires, mais, surtout, qui se sont affirmés comme chefs de file dans leur collectivité et qui ont fait preuve d’une certaine résilience. Pour nous, le leadership, c’est laisser une trace positive dans le milieu d’où on vient, peu importe son importance.»

«Au cours des 12 dernières années, nous avons appris qu’il faut vouer une véritable passion pour l’action philanthropique afin de la faire croître et de générer de nouvelles idées, mentionne M. McCall MacBain. Marcy et moi entretenons une passion pour les bourses, pour McGill, pour Montréal et le Québec, ainsi que pour le Canada.»

«Nous avons déterminé qu’il était temps de raffermir notre engagement envers les programmes de bourses, ajoute Mme McCall MacBain, puisque nous avons tous deux eu accès à de l’aide financière pendant nos études.»

Ayant fait don de millions de dollars en éducation au cours de la dernière décennie, ils ont remarqué que les étudiants d’aujourd’hui étaient soumis à davantage de stress qu’à l’époque où ils fréquentaient eux-mêmes l’université.

Les conjoints ont eu des parcours différents. Depuis la vente Trader Classified Media, en 2006, M. McCall MacBain se consacre à la gestion des investissements qui assure le fonctionnement de la fondation. Pour sa part, Mme McCall MacBain a une formation universitaire axée sur les soins de santé fondés sur des données probantes et les politiques sociales. En plus de son travail à la Fondation McCall MacBain, elle est titulaire d’une bourse de recherche au Kellogg College, qui fait partie de l’Université d’Oxford.

Le couple est bien décidé à poursuivre ses activités philanthropiques.

«Nous voulons faire don de la majorité de notre fortune et de nos gains futurs, annonce M. McCall MacBain. Nous sommes privilégiés, et j’ai été très chanceux de choisir un secteur qui m’a permis de connaître un rayonnement international. Nous estimons que nous devons redonner à notre collectivité, qui a davantage besoin de cet argent que nous.»

Lien vers le podcast (en anglais seulement)

Karl Moore est professeur agrégé et Dan Schechner est étudiant au baccalauréat en commerce à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. Ils ont interviewé John et Marcy McCall MacBain dans le cadre de The CEO Series, une émission de radio d’une heure présentée sur les ondes de CJAD, une station de Bell Média, à Montréal. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion sur la page iTunes de l’émission The CEO Series.

À propos de ce blogue

Chaque semaine, Karl Moore, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, s’entretient avec des dirigeants d’entreprise de calibre mondiale au sujet de leur parcours, les dernières tendances dans le monde des affaires et l’équilibre travail-famille, notamment.

Karl Moore
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