Ce Montréalais veut vous convaincre de payer votre facture d'Hydro avec des bitcoins

Publié le 18/12/2013 à 17:00

Ce Montréalais veut vous convaincre de payer votre facture d'Hydro avec des bitcoins

Publié le 18/12/2013 à 17:00

La fonction première de toute devise est de servir d’étalon de mesure, de manière à faciliter les échanges économiques. En effet, à défaut de devises, nos ancêtres devaient déterminer combien de chèvres une lance valait et, sans surprise, 1,5 n’était pas une réponse valable. 

Malgré sa montée en popularité, force est de constater que le bitcoin, dont la valeur a chuté de près de 50 % durant la nuit de mardi à mercredi, ne fait pas un très bon travail en tant que devise. Non seulement la devise est-elle très volatile, mais il est difficile de l’utiliser pour faire des achats.

C’est justement pour rendre le bitcoin plus attrayant en tant que moyen d’échange qu’Eric Spano a fondé Bylls en mars dernier. La start-up vise ainsi à permettre à quiconque de payer ses factures en ligne à partir de bitcoins. Le service en ligne, qui compterait une quinzaine d’utilisateurs bêta, devrait être offert à tous à partir du 13 janvier prochain. « Le produit s’adresse à ceux qui ont déjà des bitcoins et qui souhaitent en utiliser une partie pour payer leurs factures », explique Eric Spano.

Afin d’éviter de s’exposer à la volatilité de la devise, la start-up n’aura jamais de solde en bitcoins dans ses livres. La devise sera plutôt échangée contre de l’argent sonnant à mesure que les clients paieront leur facture. Cette approche n’est pas unique. BitPay, le plus important intermédiaire de paiement en bitcoins, fait de même.

Ainsi, la plupart des commerçants acceptant le bitcoin ne maintiennent aucun solde dans la devise. Eric Spano est conscient du phénomène, mais insiste que l’économie en bitcoins n’est pas encore mûre pour le grand public. « Ce qui est intéressant avec le bitcoin, c’est que sa valeur dépend de ce que vous en faites », souligne-t-il.

Même si Bylls ne conservera aucun bitcoin dans ses livres, Eric Spano, quant à lui, fait partie des spéculateurs qui misent sur la montée du cours du bitcoin. Malgré la perte qu’il a essuyée depuis hier, il demeure gagnant : « J’ai commencé à acheter des bitcoins en 2012, lorsque son cours était à 11 $ », fait-il valoir.

Si le bitcoin était une devise nationale, sa valeur augmenterait indéfiniment d’année en année, puisque la masse des autres devises nationales augmente au moins au même rythme que l’inflation. Aussi, comme la valeur du bitcoin n’est pas liée à quoi que ce soit, un cours d’un million de dollars ne serait en rien plus étonnant que son cours actuel de 550 $. 

L’envers de la médaille, toutefois, c’est que l’économie en bitcoins est un édifice fragile et une chute soutenue du cours de la devise virtuelle pourrait s’avérer difficile à renverser, puisque, contrairement à une action, il est impossible de déterminer un prix en dessous duquel acheter des bitcoins serait en soit une bonne affaire. «Mon intuition, c’est qu’ou bien un bitcoin vaudra beaucoup d’argent ou bien ça ne vaudra rien», reconnaît Eric Spano, qui a malgré tout l’intention de conserver ses bitcoins pendant plusieurs années.

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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