L'Ontario privatiserait Hydro One: quelques leçons pour le Québec


Édition du 21 Mars 2015

L'Ontario privatiserait Hydro One: quelques leçons pour le Québec


Édition du 21 Mars 2015

Le secteur privé est aussi très présent dans la production de différentes sources d'énergie ainsi que dans la transmission et la distribution d'électricité en Alberta (avec Atco, TransAlta, et AltaLink que SNC-Lavalin vient de vendre à Berkshire Hathaway) et à Terre-Neuve (avec Fortis). Certaines de ces sociétés font affaire aux États-Unis et jusqu'en Australie (TransAlta).

Plus près de nous, Gaz Métro transporte et distribue du gaz et de l'électricité aux États-Unis.

Une réflexion nécessaire au Québec

Pour des raisons politiques et à cause de la frilosité des citoyens, il est impossible pour les monopoles d'État du secteur de l'électricité de se déployer à l'étranger. Hydro-Québec, qui a investi pendant 25 ans dans des réseaux de transmission à l'étranger, a dû vendre ces actifs pour permettre au gouvernement d'encaisser le fruit de ces investissements. Une décision discutable qui a permis à une filiale de Brookfield d'acheter l'important réseau Transelec du Chili.

La privatisation possible de Hydro One s'est vite répercutée au Québec, où des voix se sont élevées pour exprimer le danger du début d'une réflexion sur les avantages et les inconvénients d'une privatisation partielle d'Hydro-Québec. Bien sûr, on n'en discutera pas, car «on veut pas savoir», comme dirait Yvon Deschamps.

Une privatisation partielle de HQD pourrait à la fois dégager d'importants revenus pour l'État et permettre à cette entité de se déployer dans d'autres marchés et d'y faire des profits.

Si elle est impossible actuellement, l'étude de ce dossier deviendra peut-être nécessaire quand les marchés financiers exigeront la remise en ordre de nos finances publiques. Le Québec a maintenant une dette nette d'environ 185 G$ (22 230 $ par habitant), représentant 50 % de son PIB (100 % en tenant compte de sa part de la dette fédérale) et dont les intérêts grugent 11 % des revenus du gouvernement.

Cet héritage irresponsable, laissé à nos enfants et à nos petits-enfants, amènera peut-être ceux-ci à voir autrement l'avenir d'Hydro-Québec.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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