Exiger le vote électronique pour les boycotts de cours?


Édition du 18 Avril 2015

Exiger le vote électronique pour les boycotts de cours?


Édition du 18 Avril 2015

Il est abusif de parler d'un droit de grève pour des étudiants. Ceux-ci achètent des cours, alors que les salariés vendent, sous contrat, leur travail pour produire un bien ou prodiguer un service.

Tandis que les étudiants n'ont aucune obligation de suivre des cours ; et même s'ils peuvent se constituer en association, les tribunaux ont montré qu'ils ne pouvaient pas empêcher collectivement d'autres étudiants d'avoir accès à leurs cours ni les professeurs de donner les cours pour lesquels ils sont payés.

Malgré l'absence de droit au boycott collectif, il y en a déjà eu (avec de tristes résultats) et il est sûr qu'il y en aura d'autres. D'où le besoin d'examiner la possibilité de mettre en place un dispositif d'encadrement de ces actions, comme l'ont demandé la Fédération des cégeps, le recteur de l'UQAM et les groupes de travail sur une loi-cadre des universités et sur le printemps érable.

On n'a pas besoin d'une loi très élaborée. Ne pourrait-on pas modifier la loi autorisant les associations étudiantes pour interdire les boycotts qui n'auraient pas été autorisés par un vote électronique obligatoire et accessible à tous les membres d'une association donnée, et qui porterait sur des enjeux propres aux relations étudiants-universités ? Cet exercice se ferait sous l'autorité de l'institution. Puisque ce processus serait légal et que son résultat serait légitime, on éviterait beaucoup d'injonctions, qui enveniment les relations entre les parties.

La prise en otage de l'UQAM est indigne du «lieu de dialogue» que doit être une université. Les idéologues qui ont instrumentalisé l'UQAM pour promouvoir leur «grève sociale», les professeurs qui les ont appuyés et les médias qui ont adopté leur rhétorique portent une responsabilité pour le gâchis qui en a résulté et les effets pervers qui suivront (perte de réputation, impact sur le recrutement et le financement, etc.). Ils se sont montrés indignes des valeurs hautement démocratiques de notre société.

J'aime

Même si le Plan Nord du gouvernement Couillard est plus modeste que celui du gouvernement Charest, il constitue néanmoins un solide engagement à l'égard du développement de ce territoire rempli de ressources à exploiter.

Je n'aime pas

La présentation du budget 2015-2016 du gouvernement du Québec a amené plusieurs groupes sociaux et leurs émules à remettre en cause le Fonds des générations, dans lequel une partie des surplus d'Hydro-Québerc et des redevances minières sont versés. Puisque le rendement de ce fonds, qui est géré par la Caisse de dépôt, est supérieur au coût de la dette publique, le gouvernement fait une bonne affaire en plus de rassurer les agences de notation de crédit. Manifestement, certains ne comprennent pas qu'il faille vivre selon nos moyens et en finir avec la croissance faramineuse de notre endettement.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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