BLOGUE. On s'attendait à ce que Sony utilise sa console portable PlayStation Vita, en conjonction avec sa console de salon PlayStation 3, pour prendre les devants sur son rival Microsoft, dont l'offre est dépourvue d'appareils portables. C'est presque le contraire qui s'est produit.
Sony a bien consacré de précieuses minutes de sa plus importante conférence de presse annuelle pour parler de « cross-play », le terme employé pour désigner les jeux vidéo qui peuvent être joués à la fois sur l'une ou l'autre console. Mais derrière ses belles paroles se trouvait bien peu de concret.
Outre un jeu, PlayStation All-Stars Battle Royale, et la promesse éventuelle d'un autre, de la franchise Little Big Planet, aucune démonstration n'a été faite de cette fonctionnalité qui devrait pourtant être importante pour Sony. Importante au point de placer sa présence à l'Electronic Entertainment Expo (E3) sous le slogan « Never Stop Playing ».
Pire, aucun éditeur tiers n'est venu appuyer cette vision. La seule autre annonce allant vaguement en ce sens concernait Assassin's Creed 3, d'Ubisoft, qui disposera aussi d'une version pour la console Vita. En possédant les deux versions, un joueur gagnera accès à quelques armes ou autres babioles supplémentaires. Absolument rien pour révolutionner le genre.
On ne peut pas vraiment dire que Microsoft a montré plus de concret. Mais comme les attentes dans ce domaine étaient plus faibles, la surprise a été meilleure. L'introduction de la technologie SmartGlass a retenu l'attention. Ses contours ne sont pas encore bien définis, mais on sait qu'elle permettra d'utiliser des tablettes et des téléphones intelligents, y compris ceux d'un iPad, d'un iPhone ou d'un appareil Android, en conjonction avec sa télévision. Et disons que ce serait un euphémisme de dire qu'il y a un peu plus d'iPhone ou d'iPad en circulation que de PlayStation Vita…
Avantage Sony
Si l'on revient à la base, les jeux eux-mêmes, je crois que l'on peut donner un léger avantage à Sony, grâce surtout à trois titres: Beyond Two Souls, The Last of Us et Wonderbooks.
Le premier est le deuxième opus du studio parisien Quantic Dreams, auteur de Heavy Rain. Malgré une longue cinématique, on en a très peu appris sur le jeu lui-même. Mais pour l'instant, la seule évocation du nom de Quantic Dreams est suffisante pour pratiquement garantir un succès.
C'est aussi un peu le cas du deuxième, produit par le studio Naughty Dog, responsable entre autres de la série Uncharted. L'accueil du public réuni pour la présentation de Sony a d'ailleurs été sans équivoque.
Finalement, la série Wonderbooks n'a pas tellement convaincu sur place, mais son potentiel est intriguant. Il s'agit en quelque sorte d'une collection de livres interactifs. Le joueur se fait raconter une histoire à laquelle il peut participer grâce notamment à la manette PlayStation Move. Le premier sera une oeuvre de JK Rowlings, l'auteure de Harry Potter.
Ces trois titres ont tous un volet original qui manque à Microsoft, dont les titres exclusifs sont bons, mais enfermés dans la prévisibilité : Halo 4, Forza 3, Fable, etc.
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