Pouliot- Une obligation de Heinz à plus de 6% : faut-il faire confiance à Buffett ?

Publié le 11/03/2013 à 09:53, mis à jour le 11/03/2013 à 11:07

Pouliot- Une obligation de Heinz à plus de 6% : faut-il faire confiance à Buffett ?

Publié le 11/03/2013 à 09:53, mis à jour le 11/03/2013 à 11:07

Faut-il acheter les débentures de Heinz?

Voilà la grande question.

À n'en pas douter, le rendement est attrayant. À titre d'illustration, le rendement moyen des obligations 10 ans du gouvernement américain depuis 1900 a été de 4,9 %. Si on raccourcit la période et que l'on part de 1960, c'est davantage autour de 6,7 %. Il y a cependant dans le dernier calcul la fameuse poussée inflationniste des années 1980, laquelle est venue doper les rétributions et ne devrait pas se représenter de sitôt.

Reste le risque du temps.

Heinz sera-t-elle en mesure d'honorer sa dette dans 20 ans ?

Il est vrai que le poids de sa dette est en voie de devenir assez lourd. Les agences de notation calculent préliminairement qu'elle pourrait atteindre 5 et même 6 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). C'est généralement un niveau où les banques ne dorment pas très bien et qui finit par avoir raison de plusieurs entreprises.

Cela dit, la marque Heinz est l'une des plus puissantes dans les pays développés, et la probabilité semble bonne que plusieurs de ses produits se taillent une place enviable dans les pays en émergence. Contrairement à d'autres grandes marques comme Coke ou Pepsi, elle n'en est qu'à ses premiers pas sur ces marchés.

Surtout, il serait étonnant que Buffett mette une pareille somme sur la table et s'attende à la voir fondre. La règle numéro un de son bréviaire sur l'investissement est : ne jamais perdre d'argent. La règle numéro deux : ne jamais oublier la première règle.

Pour l'investisseur canadien, il y a aussi bien entendu un risque de change. Personne ne peut réellement savoir où se situera le dollar canadien par rapport au dollar américain dans 20 ans. Ce risque joue toutefois des deux côtés : il peut y avoir perte ou gain de change. La perte peut toujours être minimisée si notre mode de vie permet d'effectuer des achats aux États-Unis.

Au final, tout dépend de la foi que l'on porte à Warren Buffett et à son jugement. La nôtre est grande.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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