La tentation du diable


Édition du 04 Octobre 2014

La tentation du diable


Édition du 04 Octobre 2014

De la concurrence à venir

Un petit hic : bien qu'aucun produit générique n'ait encore été approuvé, l'EpiPen pourrait affronter des médicaments rivaux au cours des prochains mois. Le produit ne compte que pour 12 % des ventes de Mylan, mais la compétition pourrait quand même exercer de la pression sur les prix. C'est un facteur à considérer.

Voilà cependant que l'entreprise est aussi en processus d'acquisition d'Abbott, une grande société européenne avec qui elle va pratiquer une opération d'inversion. Elle déménagera son siège social aux Pays-Bas, où la fiscalité est plus clémente qu'aux États-Unis, tandis qu'Abbott transférera ses droits de propriété intellectuelle au Luxembourg. Le taux d'imposition de la société devrait passer de 25 % à 18-20 % dans deux ans.

Mieux, la direction prévoit que les ventes de l'entreprise progresseront dans l'avenir de 15 % annuellement.

La Deutsche Bank met tout cela dans un modèle, mais réduit de moitié, à 7 %, la croissance prévue des revenus. Voici ce que cela donne en ce qui concerne le bénéfice par action :
2015 : 4,22 $ US ;
2016 : 4,78 $ US ;
2017 : 5,32 $ US ;
2018 : 5,77 $ US.

En conservant le multiple actuel (14), on obtient un titre qui pourrait gagner 75 % sur moins de quatre ans (à plus de 80 $ US). Avec de surcroît des perspectives qui sont de moitié moindres à celles qu'anticipe la direction. Une véritable tentation du diable !

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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