La Caisse charge Walmart et secoue Google et Facebook

Publié le 23/07/2013 à 09:14, mis à jour le 23/07/2013 à 12:19

La Caisse charge Walmart et secoue Google et Facebook

Publié le 23/07/2013 à 09:14, mis à jour le 23/07/2013 à 12:19

Google: une abstention technique, mais une surprise importante

Chez Google, la Caisse dit s’être abstenue de voter sur la candidature d’Eric Schmidt parce qu’il n’a pas le statut d’indépendant et est président du conseil. En outre, ajoute-t-elle, le conseil n’a pas nommé un administrateur indépendant pour veiller au déroulement efficace de ses séances.

Commentaire. L’affaire n’est pas sans rappeler le vote controversé de la Caisse chez JP Morgan, concernant le rôle de Jamie Diamond comme président du conseil et chef de direction. Il y a quelques semaines, la Caisse s’était rabattue sur l’administrateur indépendant supervisant les travaux du conseil pour justifier son vote contre la séparation des pouvoirs. Quelques observations pourraient être faîtes ici, mais passons, il y a plus intéressant.

La Caisse vote en effet en faveur d’une proposition demandant un droit de vote unique. Ce qui revient à demander à Larry Page et Sergey Brin d’abandonner leurs multivotantes.

Interrogée sur comment elle concilie son vote avec ses positions inverses chez plusieurs sociétés québécoises, l’institution dit favoriser le droit de vote unique, mais ne pas s’objecter systématiquement aux actions à droit de vote multiple. Dans le cas d’entrepreneurs fondateurs ou de familles, elle juge que le droit de vote multiple pourra même être bénéfique aux actionnaires en ce que de tels investisseurs seront enclins à instaurer des contrôles serrés sur les investissements en capitaux, sur la gestion des opérations, et miseront généralement sur des stratégies de création de richesse à long terme.

Chaque situation est au cas par cas, dit la Caisse, en précisant s’attarder particulièrement à la transparence dont font preuve les sociétés.

Commentaire. La position peut sembler étonnante. Les fondateurs de Google sont les idoles de plusieurs parce que leur pensée est souvent tout aussi sociale que capitaliste. On les voit essayer nombre de projets à l’extérieur du cadre de leurs activités (l’automobile automatisée par exemple). Page et Brin sont à redéfinir le capitalisme et on est personnellement fort heureux qu’ils conservent leurs actions multivotantes. Sans elles, ils ne pourraient explorer ces horizons incertains, mais socialement bénéfiques. Il est cependant compréhensible que certains investisseurs aimeraient assister à une allocation de capital plus optimale.

La Caisse a 219 M$ US dans Google.

Facebook : la rémunération est mal balisée

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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