François Pouliot: ce que vous coûteront des routes comme aux USA

Publié le 04/08/2011 à 09:09, mis à jour le 04/08/2011 à 12:13

François Pouliot: ce que vous coûteront des routes comme aux USA

Publié le 04/08/2011 à 09:09, mis à jour le 04/08/2011 à 12:13

De combien a-t-on besoin pour retaper le réseau?

Ce n'est pas simple, mais on a progressé depuis hier dans notre recherche du standard qu'a en vue le gouvernement.

En 2006, au lendemain de l'effondrement du viaduc de la Concorde, Québec évaluait que 53% de ses structures routières étaient en bon état. En comparaison, le même ratio aux États-Unis était à 76%.

Depuis cette date, nous sommes passés à près de 65%, selon ce que nous explique le ministre Hamad. Et l'objectif est de porter le ratio à 80% d'ici 2022, soit au-dessus de la performance américaine.

Oui, mais, dîtes-vous, nous faudra-t-il sortir de l'argent de nos poches pour en arriver là?

Les budgets du programme d'investissement dans les infrastructures du réseau routier sont prévus jusqu'en 2015. Étant donné les progrès récent, il n'est pas inconcevable qu'à ce moment on ait atteint le ratio des 70%. Sans avoir à rien sortir puisque tout est déjà dans les cartons budgétaires.

Pour la période 2015-2022, ça apparaît cependant un peu plus serré. On le disait hier, en 2015 le ratio dette/revenus du Québec sera passé de 261% à 268%. Dans le contexte où les autorités monétaires sont préoccupées par un ratio d'endettement des ménages à 147%, on comprend qu'il sera alors souhaitable pour le gouvernement de réduire la cadence de ses emprunts (en dollars constants) et de rembourser de la dette. On prévoit en tout cas déjà augmenter l'argent viré au Fonds des générations. Ce qui veut dire que c'est vers cet horizon que l'on pourrait devoir demander plus aux citoyens pour terminer la mise à niveau.

Combien de plus?

Ça non plus ce n'est pas simple, mais, à vue d'œil, comme le plan actuel prévoit pour près de 5 G$ sur cinq ans en résorption du déficit d'entretien, amélioration et remplacement, il ne serait pas surprenant que l'on parle de l'équivalent en dollars d'aujourd'hui d'environ 1 G$ par année. Si on veut en plus enlever les nids de poule de Montréal, qui dit manquer de 250 M$ par année pour répondre à ses besoins, c'est l'équivalent de quelque chose comme un point de TVQ.

Ça commencera à faire beaucoup d'argent demandé en plus aux contribuables, avec la deuxième hausse de TVQ qui s'en vient au 1er janvier et la hausse des tarifs d'électricités dont on ne parle pas trop, mais qui, à compter de 2014, devraient s'amener (315 M$ de recettes de plus la première année qui grimperont la suivante à 630 M$).

Et évidemment c'est s'il n'y a pas de dépenses surprises nécessaires, comme celle du pont Champlain, qui n'est pas dans le calcul, l'infrastructure étant fédérale.

Arrivons maintenant au financement des infrastructures tremplins (prolongement du métro, navette avec l'aéroport, etc.). Êtes-vous prêt à payer encore plus?

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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