François Pouliot: Bourse de Montréal, ça se complique

Publié le 16/02/2011 à 08:58, mis à jour le 16/02/2011 à 08:57

François Pouliot: Bourse de Montréal, ça se complique

Publié le 16/02/2011 à 08:58, mis à jour le 16/02/2011 à 08:57

- Tu veux dire 45?, nous a demandé notre patronne.

- Non, non, 4-5.

Ok, n'allons cependant pas trop vite.

L'enjeu pour Montréal n'apparaît pas en être un de concepteurs, mais plutôt de technologie. Sur les 225 employés que compte la bourse, l'équipe techno représente la moitié de l'effectif. Une fois un produit pensé, il faut en effet notamment construire sa plateforme de négociation.

Londres veut accentuer le nombre de produits dérivés sur ses actions, développer de nouveaux produits, et éventuellement implanter de nouvelles plateformes de négociation et de nouveaux produits dans les pays émergents. Avec l'équipe de Montréal aux commandes.

Pari gagné?

Ce ne sera pas chose facile, particulièrement avec l'acquisition d'Euronext (Bourse de New York) par Deutsche Börse, qui vient créer un joueur encore plus puissant dans le dérivé.

Il y a cependant probablement moyen de se tailler une place dans un marché de niche comme celui des ressources naturelles.

Bien qu'on ne parte pas d'une forte base de concepteurs de produits, si vraiment Montréal a charge de toutes ces activités, l'effet de levier apparaît potentiellement important sur son effectif. Plus important en fait que si l'on reste seul et qu'il nous faut batailler contre Chicago et le nouveau géant, sans l'avantage du nom (Londres) et de la taille.

Pour Montréal la fusion reste donc potentiellement porteuse.

La question est cependant aussi de savoir si, dans l'éventualité d'une fusion subséquente, ces gains tiendraient. Postulons par exemple que le CME de Chicago en vienne à avaler la Bourse de Londres. Qu'arriverait-il à terme à l'ensemble de l'équipe de concepteurs et de programmeurs de Montréal?

Le risque est important que s'en suive une importante attrition de personnel. Sous le niveau actuel (celui du statu quo)?

Il est difficile d'entrevoir quel type de garanties peuvent être obtenues pour éviter pareil scénario.

On demeure en faveur du projet, mais avec beaucoup moins d'enthousiasme.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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