François Pouliot: À combien les Européens évaluent le gaz québécois

Publié le 13/12/2010 à 09:10, mis à jour le 13/12/2010 à 09:09

François Pouliot: À combien les Européens évaluent le gaz québécois

Publié le 13/12/2010 à 09:10, mis à jour le 13/12/2010 à 09:09

Combien devrait valoir Questerre, alors ?

Le scénario de base de First Security est le suivant.

Le prix du gaz naturel est temporairement sous pression et se redressera à 6 $ US le millier de pi3 de façon permanente (actuellement autour de 4,25 $ US). Il se forera 7 100 puits et le volume moyen des puits est à 2,5 Mpi3/j. Le titre de Questerre devrait alors valoir 5 $ CA.

Voyons maintenant trois scénarios moins optimistes.

Premier scénario. Seulement 50 % des terres de Questerre sont commercialement viables. On divise par deux le nombre de puits potentiels. Le titre vaut alors 3,85 $.

Deuxième scénario. On remonte le nombre de puits à 7 100, mais le volume moyen passe de 2,5 à 2 Mpi3/j. Le titre cale à 2,65 $.

Troisième scénario. On table tout simplement sur un prix du gaz naturel à 3,50 $ US le millier de pi3. Il n'y a pas de projet possible avec Questerre au Québec. Tout ce qui lui reste sont ses propriétés en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. Le titre vaut alors 0,70 $ CA.

Qu'en penser ?

Le titre nous apparaît actuellement bien évalué. First Security voit un seuil de rentabilité pour le gaz québécois à 4 ou 4,50 $ US le millier de pi3. On reste à être convaincu que ce sera aussi bas. Les projections anticipent une baisse des coûts dans le secteur, mais beaucoup d'entreprises parlent encore de 5 $ US, et certaines de plus. Avec un prix du marché qui se situe ajourd'hui autour de 4,25 $ US et la fébrilité des activités de forage dans les nouveaux territoires gaziers de Marcellus, Fayetteville, Montney, Haynesville et autres, le gaz naturel a toute une pente à remonter dans les prochains mois et années pour revenir significativement au-dessus des 5 $ et s'y maintenir.

Surtout, on voit mal pourquoi les grands viendraient forer au Québec, un territoire toujours en friche, où les coûts de démarrage seront à l'évidence plus élevés, alors qu'il y a actuellement dans l'Ouest canadien et aux États-Unis une mer de cibles à plus faibles coûts. Sans compter qu'il y a la question environnementale...

La probabilité de réussite du gaz de schiste est-elle de 5, 10, 15 ou 20 % ? Difficile à dire. On tablerait cependant sur un potentiel dans 20 ans davantage que dans deux ans.

francois.pouliot@transcontinental.ca

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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