Combien devrait valoir Questerre, alors ?
Le scénario de base de First Security est le suivant.
Le prix du gaz naturel est temporairement sous pression et se redressera à 6 $ US le millier de pi3 de façon permanente (actuellement autour de 4,25 $ US). Il se forera 7 100 puits et le volume moyen des puits est à 2,5 Mpi3/j. Le titre de Questerre devrait alors valoir 5 $ CA.
Voyons maintenant trois scénarios moins optimistes.
Premier scénario. Seulement 50 % des terres de Questerre sont commercialement viables. On divise par deux le nombre de puits potentiels. Le titre vaut alors 3,85 $.
Deuxième scénario. On remonte le nombre de puits à 7 100, mais le volume moyen passe de 2,5 à 2 Mpi3/j. Le titre cale à 2,65 $.
Troisième scénario. On table tout simplement sur un prix du gaz naturel à 3,50 $ US le millier de pi3. Il n'y a pas de projet possible avec Questerre au Québec. Tout ce qui lui reste sont ses propriétés en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. Le titre vaut alors 0,70 $ CA.
Qu'en penser ?
Le titre nous apparaît actuellement bien évalué. First Security voit un seuil de rentabilité pour le gaz québécois à 4 ou 4,50 $ US le millier de pi3. On reste à être convaincu que ce sera aussi bas. Les projections anticipent une baisse des coûts dans le secteur, mais beaucoup d'entreprises parlent encore de 5 $ US, et certaines de plus. Avec un prix du marché qui se situe ajourd'hui autour de 4,25 $ US et la fébrilité des activités de forage dans les nouveaux territoires gaziers de Marcellus, Fayetteville, Montney, Haynesville et autres, le gaz naturel a toute une pente à remonter dans les prochains mois et années pour revenir significativement au-dessus des 5 $ et s'y maintenir.
Surtout, on voit mal pourquoi les grands viendraient forer au Québec, un territoire toujours en friche, où les coûts de démarrage seront à l'évidence plus élevés, alors qu'il y a actuellement dans l'Ouest canadien et aux États-Unis une mer de cibles à plus faibles coûts. Sans compter qu'il y a la question environnementale...
La probabilité de réussite du gaz de schiste est-elle de 5, 10, 15 ou 20 % ? Difficile à dire. On tablerait cependant sur un potentiel dans 20 ans davantage que dans deux ans.
francois.pouliot@transcontinental.ca