Examen des finances publiques: beaucoup de bruit pour rien

Publié le 05/08/2014 à 18:00

Examen des finances publiques: beaucoup de bruit pour rien

Publié le 05/08/2014 à 18:00

Le mandat est-il le bon?

Il s'est dit toutes sortes de choses sur le mandat de la commission. Certains craignent qu'elle n'accouche d'une souris, d'autres la voit redéfinir de fond en comble le rôle de l'État (envahissement du privé, imposition de tarifs, etc.).

À court et moyen terme, aucune de ces craintes ne semble justifiée.

Il y a 3,2 G$ à trouver à court terme pour équilibrer les finances publiques et, cette fois, le gouvernement ne peut pas se permettre de rater la cible. Nous ne sommes pas 10 ans après l'instauration de la commission, mais à sa première année, ce n'est pas comme si on était déjà passé à plusieurs reprises dans le champ. La commission n'accouchera pas d'une souris.

Il serait aussi surprenant de la voir arriver avec des recommandations entraînant une redéfinition significative du rôle de l'État, du moins dans ses premiers rapports. Tout simplement parce que la Commission aura besoin de temps pour mener ses enquêtes et les valider au plan statistique. En santé par exemple, elle ne peut décréter de coupes dans un programme de soutien à domicile sans avoir analysé l'impact de cette coupe sur les coûts d'autres services hospitaliers. On ne peut non plus décréter qu'Investissement Québec est nettement trop engagée sans avoir fait enquête sur les autres sources de financement disponibles au Québec pour remplacer ce que l'on coupe. C'est beaucoup de temps d'analyse qui est nécessaire.

Laissons travailler la Commission et attendons ses recommandations. On pourra ensuite voir avec quelle force elles sont étayées, et retenir celles qui font, non pas unanimité, mais consensus.

Pour l'instant, on fait beaucoup de bruit pour rien.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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