Ce qu'on aime et n'aime pas du plan Legault

Publié le 15/11/2011 à 09:19, mis à jour le 15/11/2011 à 09:19

Ce qu'on aime et n'aime pas du plan Legault

Publié le 15/11/2011 à 09:19, mis à jour le 15/11/2011 à 09:19

Blogue. Ça y est, la Coalition pour l'avenir du Québec est officiellement un parti politique. Avec de bonnes et de moins bonnes idées. Voici ce qu'on aime, et ce qu'on aime moins.

CE QU'ON AIME

- Mettre Hydro au régime

François Legault souhaite récupérer 1,5 G$ dans le périmètre budgétaire du Québec pour le réinvestir en éducation. De ce montant, 600 M$ proviendraient d'Hydro-Québec.

Année après année, les bonis aux salariés d'Hydro passent mal dans l'opinion publique. Il existe aussi un certain nombre de calculs basés sur les résultats d'autres sociétés d'électricité qui concluent à un effectif trop élevé. L'objectif de 600 M$ est probablement optimiste, en ce qu'il représente près du quart de la masse salariale de la société. Il est néanmoins temps que l'on examine objectivement de plus près son régime de dépenses.

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-La révision des 4G$ de crédits d'impôt

Nos entreprises doivent investir dans les technologies pour gagner en productivité. À cette fin, il est nécessaire de leur accorder de nouveaux crédits d'impôt. Pour les financer la CAQ propose de revoir l'affectation de l'enveloppe de 4 G$ et d'éliminer les crédits les moins rentables.

Ça risque de brasser dans la cabane. Tout le monde jugera que son crédit est essentiel. Mais il est bien de faire l'exercice. On verra lesquels sont de simples cadeaux et lesquels offrent un rendement pour le Québec.

-Envoyer non pas 25% mais 100% des redevances à la dette

Le but est de léguer à la prochaine génération une dette moins importante.

Monsieur Legault pourrait ajouter que c'est aussi la voie à suivre si le Québec veut un jour rationnellement recommencer à parler "souveraineté".

Il faut lire les rapports des agences de notation pour réaliser que la note de crédit du Québec subirait vraisemblablement une bonne décote si jamais il ne faisait plus partie du Canada. Il n'est pas un rapport qui ne fasse allusion à l'aide que pourrait procurer le gouvernement central à la province si les choses venaient à se dégrader ici.

N'ayons cependant pas trop d'attentes. Québec prévoit que les redevances rapporteront 365 M$ par année dans les exercices à venir, ce qui est non significatif pour la dette. M. Legault semble surtout espérer des redevances en provenance de Old Harry, un gisement dont la mise en exploitation n'est pas chose faite.

On aime quand même le principe.

-L'abolition de la règle des 15 ans

Il y a probablement autour de 150 M$ à aller chercher ici.

En vertu de cette règle, le gouvernement rembourse pendant 15 ans le coût des médicaments d'origine à ceux qui en font la réclamation. Plusieurs médicaments se trouvent à être remboursés, alors qu'il existe des médicaments génériques beaucoup moins coûteux. La mesure visait à inciter les multinationales à faire de la recherche ici. En 2005, une étude économétrique avait conclu que la règle rapportait 37 M$ à l'État et lui en coûtait 25 M.

Surprise dans les derniers crédits budgétaires : on découvre que son coût a encore grimpé de 20 % cette année et atteint maintenant... 193 M$. Pendant ce temps, Merck a sabré l'an dernier 180 emplois à son centre de recherches de Montréal et Pfizer, 150. L'effectif semble s'atrophier et la différence de coûts grimpe.

CE QU'ON N'AIME PAS

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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