Budget: si on respecte les conventions, comment fera-t-on?

Publié le 06/05/2014 à 18:20

Budget: si on respecte les conventions, comment fera-t-on?

Publié le 06/05/2014 à 18:20


La difficulté

La difficulté est cependant qu'en étalant la hausse des médecins, on pousse vers l'avenir ce 400 M$. Et que pour l'an prochain, mis à part une nouvelle ronde de compression équivalente à celle de cette année (490 M$), le carquois commence à être pas mal vide de mesures de compressions pour arriver à l'équilibre budgétaire. Il faudra cette année-là ramener la croissance des dépenses non pas à 2,5%, mais à 2%. Et même en réussissant, il y a un écart à résorber de 530 M$ (330 M$ si l'on tient compte de la réserve). Sans ponction sur les hausses de salaires, ambitieux, comme dirait le Vérificateur.

Que prépare le gouvernement?

Bien malin celui qui peut le prédire.

On suspecte personnellement qu'il s'apprête à faire le pari d'une croissance économique supérieure aux prévisions pour 2015-16, qui viendrait en bonne partie régler les difficultés. De même que le pari de syndicats collaborateurs.

Il pourrait bien avoir raison sur le pari de la croissance. Bien que le PIB ait fait du surplace aux États-Unis au dernier trimestre, la création d'emplois a été nettement supérieure aux attentes.

Il reste à voir cependant s'il est prêt à l'écrire dans le prochain budget. On voit mal le gouvernement promettre de régler le problème de l'équilibre en haussant ses prévisions de revenus. Dans le contexte actuel, ce serait manquer de prudence.

Lors du dernier budget, en traînant autour des haut-fonctionnaires, on avait par ailleurs demandé quelle hypothèse d'augmentation salariale avait été prévue dans les projections des années à venir. La réponse avait été: 2%.

Si tel est bien le cas, le gouvernement pourrait bien être tenté d'offrir de plus faibles hausses que ce qui est budgété dans les prochaines années, de manière à récupérer de l'argent. L'offre pourrait aller en crescendo (avec un gel la première année, et des augmentations plus intéressantes ensuite) et être assortie de conditions quant à la progression des revenus de l'État.

Il est peu probable ici aussi que l'on puisse l'écrire de la sorte dans le budget. Histoire de ne pas trop montrer sa main.

Quand même, une drôle de situation, où l'on pourrait avoir un plan et ne pas pouvoir vraiment l'exposer.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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