BioÉnergie La Tuque veut transformer des résidus forestiers en diésel

Publié le 22/03/2019 à 10:22

BioÉnergie La Tuque veut transformer des résidus forestiers en diésel

Publié le 22/03/2019 à 10:22

La Tuque compte devenir le premier endroit au pays producteur de carburant 100% renouvelable, fabriqué à l’aide de résidus de coupes forestières. C’est le défi que souhaite relever l’équipe de BioÉnergie La Tuque (BELT) d’ici 2023. Patrice Mangin, directeur général de BELT viendra justement partager les grandes lignes de cet ambitieux projet de bioraffinerie lors de la conférence Grands projets d’investissement privés au Québec, présenté le 28 mai prochain, à Montréal. Un projet dont la construction est estimée à près de 1,2 G$.

Quelle est la nature exacte de ce projet ?

Patrice Mangin : Depuis déjà près de 10 ans que nous travaillons sur ce concept d’usine de production qui pourrait transformer les résidus de coupe forestière en biocarburant. Il s’agirait du tout premier projet du genre au Canada. Selon le forestier en chef du Québec, plus de 900 000 tonnes sèches de résidus sont laissées en forêt chaque année. Nous aimerions, dès la première année de production récupérer plus de 660 000 tonnes de cette matière pour produire essentiellement du diésel et du kérosène.

Parlez-nous de votre principal partenaire.

P.M. : Pour réaliser ce projet, nous collaborons avec la société finlandaise Neste Corporation, un leader mondial des biocarburants, rencontré lors d’une mission commerciale, tenue à Helsinki en 2010. Cette entreprise figure parmi les trois sociétés les plus vertes au monde selon Corporate Knights 2019 Global 100. Elle figure d’ailleurs à ce classement pour une 13e fois consécutive ce qu’aucune autre société pétrolière n’a jamais été en mesure de faire.

Bannière présentant la conférence Grands projets

Quel sera le volume de votre production ?

P.M. : Nous prévoyons produire plus de 210 millions de litres de diésel par année. Ce qui représente près de 7% de la consommation de diésel annuelle du transport au Québec.

À quelle étape du projet êtes-vous rendus ?

P.M. : La première phase, soit celle des études de faisabilité, a été complétée en décembre dernier. Nous en sommes donc à la deuxième phase qui consiste maintenant à valider la gestion des risques, le choix des équipements et faire nos démonstrations technologiques. Une étape qui va s’échelonner jusqu’en juin 2020.

Et ensuite ?

P.M : Si les choses suivent leur cours, nous pourrons procéder à l’élaboration des plans de l’usine et aux travaux de construction. En principe, nous devrions pouvoir produire le tout premier litre de diésel dès la fin de l’année 2022.

Quelles seront les retombées de cette usine en termes d’emplois ?

P.M. : L’usine devrait créer près de 500 emplois directs et indirects dans la région. Nous souhaitons qu’au moins une centaine de ces emplois soient occupés par des membres de la communauté atikamekw. À ce propos, le siège social de BELT est situé à Wemotaci, au sein même de la communauté atikamekw. Ce sont d’ailleurs les Atikamekw qui veilleront à la première transformation des résidus de coupes forestières en biomasse lorsque l’usine entrera en fonction.