BLOGUE. L’actionnaire activiste à la tête de Pershing Square Capital Management, Bill Ackman, fait miroiter une valeur de 140 $ pour l’action de Canadien Pacifique (Tor., CP), dans sa lutte pour déloger son président et le remplacer par Hunter Harrison, l’ex-grand patron de Canadian National.
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Un tel cours d’ici 2015 représente un gain additionnel de 88 %. L’action de CP a déjà explosé de 62 % depuis que M. Ackman a commencé à accumuler son bloc de 14,2 % de CP, en août dernier.
Dans une rencontre de 150 minutes devant 350 actionnaires, avocats, administrateurs et banquiers réunis à l'hôtel Hilton de Toronto le 6 février, M. Ackman a étayé ses arguments pour brasser la cage de Canadien Pacifique, le chemin de fer le moins efficace en Amérique du Nord, en compagnie d’un Hunter Harrison combatif.
Comment arrive-t-il à un cours de 140 $ pour l’action de CP d’ici trois ans? Sa formule est étonnamment simpliste. Un ratio d’exploitation de 65 % (dépenses d’exploitation exprimées en proportion des revenus) en 2015, équivaut à rien de moins qu’un bénéfice par action potentiel de 10 $ par action. En apposant un multiple de 14 fois ces futurs bénéfices, on aboutit à 140 $.
Si. M. Ackman n’a pas réussi à convaincre Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, que cet objectif soit atteignable, M. Doersken donne désormais d’excellentes chances à ce que M. Ackman gagne sa bataille de procurations, qui vise à remplacer cinq des membres du conseil d’administration. Le vote se tiendra le 17 mai prochain à l'assemblée des actionnaires.
« M. Ackman a présenté des arguments forts qu’il sera difficile pour les actionnaires d’ignorer. De plus, le plan de redressement interne de CP, qui dépend davantage des volumes, suscite peu d’enthousiasme auprès des actionnaires actuels » écrit M. Doersken,
M. Doersken conserve son scepticisme tout comme son cours-cible de 66,50 $. « Un redressement réussi de CP ferait grimper son action davantage. Toutefois, nous hésitons encore à fonder notre évaluation sur un potentiel de bénéfices dans quatre ans », répète-t-il.
« Le potentiel est énorme et la crédibilité de M. Harrison substantielle, mais atteindre la cible d’exploitation dépend en partie de la conjoncture économique et repose sur un important changement de culture, une tâche qui s’avérera difficile », ajoute l’analyste. Pour donner du poids à sa démarche, M. Harrison, 67 ans, a acheté 5 millions de dollars d'actions de CP. Par contraste, les membres actuels du conseil de CP possèdent à peine 0,2 % des actions de la société. M. Harrison a aussi promis de partir en guerre contre la bureaucratie lors de ses 100 premiers jours comme patron chez CP. S'il est nommé président, il s'achètera un condo à Calgary, une ville qu'il adore, a-t-il dit aux actionnaires présents.
L’action de Canadien Pacifique a gagné 1,36 %, à 74,47 $, le 6 février.
