Beauchamp - Excès ou pas, l'élan de fin d’année est bien enclenché

Publié le 29/10/2013 à 15:10, mis à jour le 30/10/2013 à 09:43

Beauchamp - Excès ou pas, l'élan de fin d’année est bien enclenché

Publié le 29/10/2013 à 15:10, mis à jour le 30/10/2013 à 09:43

Trop de liquidités, trop longtemps 

Parmi les économistes, on craint davantage que le prolongement de taux exceptionnellement bas, au nom du chômage, crée des bulles dans l’évaluation des actifs financiers.

« Les banques centrales inondent encore les marchés de liquidités dans l’espoir de créer des emplois. Je crains que ces capitaux continueront de souffler les cours boursiers au lieu de réduire le chômage structurel. Quand Janet Yellen prendra la tête de la Fed le 1er février, elle aura peut-être à composer avec une bulle boursière et un marché de l’emploi encore fragile », évoque Ed Yardeni, économiste et président de Yardeni Research.

Si le multiple cours-bénéfice du S&P 500 passe de 15 fois à une fourchette de 17 à 19 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, nous serions tentés d’encaisser des gains, indique M. Yardeni.

Chez BCA Research de Montréal, on explique ce paradoxe autrement : « En ce moment, les investisseurs préfèrent une économie lente, assortie d’assouplissement monétaire, à une économie forte. Les taux faibles ne soulèveront pas les bénéfices, mais ils peuvent gonfler davantage les multiples d’évaluation des actions, pour un court temps encore », écrivent les éditeurs Doug Peta et Jonathan LaBerge, dans le bulletin hebdomadaire de stratégie de BCA.

Nouvelle occasion de vendre ses obligations

L’an prochain, l’accélération économique attendue et une nouvelle progression des bénéfices devront prendre le relais pour que la Bourse américaine gagne un autre souffle, reconnaît BCA.

BCA voit même dans le repli des taux repères de dix ans une nouvelle nouvelle occasion pour les investisseurs pour vendre des obligations, et ainsi rééquilibrer leur portefeuille pour les prochaines années.

La firme de Montréal continue aussi de recommander les obligations de sociétés à rendement élevé pour aller chercher des gains que les obligations gouvernementales et les obligations de société de première qualité ne pourront pas donner en 2014.

« Il serait étonnant qu’un monde inondé de liquidités ne produise pas de poches de spéculation. Certains actifs commencent à montrer des signes d’excès, tels que l’immobilier dans les grandes capitales, les obligations britanniques à rendement élevé ou les titres de dettes à taux variables. Nous continuons de croire qu’en 2014, nous assisterons davantage à une réaccélération économique et au retrait de liquidités qu’à une période dominée par la spéculation », fait valoir Michael Harnett, stratège américain en chef de Bank of America Merrill Lynch.

Moins d’austérité fiscale, moins d’austérité bancaire et l’effet de richesse de l’appréciation mondiale dans la valeur des maisons stimuleront l’économie mondiale l’an prochain.

De plus, le retour des investisseurs vers les actions, qui s’est amorcé en décembre 2011, en même temps que le marché immobilier touchait le fonds du baril, est encore bien jeune.

« Nous verrons beaucoup plus d’investisseurs redevenir optimistes envers l’économie et les actions et plusieurs autres gourous pessimistes capituler avant que le marché haussier prenne fin sa marche », conclut le stratège.

 

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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