BLOGUE Pierre Weiss est banquier à Genève depuis 26 ans. Ses clients sont principalement des caisses de retraite. Il travaille pour BCGE, une société de Genève qui compte 750 employés.
Au cours des trois derniers jours, j’ai beaucoup échangé avec monsieur Weiss. Au départ, je l’ai approché parce qu’il a une bonne tête. Un visage tout rond, des grands yeux expressifs. Je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait dans la vie. C’était un congressiste parmi d’autres. Un congressiste sympathique.
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Si vous aviez vu ma tête lorsqu’il m’a appris qu’il était banquier! Qu’est-ce qu’un homme d’affaires, banquier de surcroît, pouvait bien faire dans ce forum d’urbanistes, d’architectes, de fonctionnaires de l’UNESCO et des Nations-Unies , d’économistes, de politiciens, d’académiciens… alouette!
Pierre Weiss a d’abord hésité à participer à ce colloque. “Je me suis demandé en quoi l’économie mauve me concernait. Quel était son lien avec mon secteur.”
Et pourquoi est-il venu? Justement à cause de son métier.
“Je me suis toujours intéressé aux aspects non financiers du succès des entreprises . En ne s’attachant qu’aux chiffres on obtient une vision bien restreinte d’une réalité d’affaires beaucoup plus large. Les investissements que nous réalisons tiennent compte du savoir-faire, des valeurs, de la réputation de l’organisation. Ajouter la dimension culturelle à notre analyse m’est apparu logique. “
Et puis…
“Je ne suis pas ici que pour mes clients. J’y viens également pour moi et pour ma boîte. Notre banque aussi doit se pencher sur sa dimension culturelle.Nous vivons dans un monde de pensée unique. En tête-à-tête, chaque individu vous livre le fond de sa pensée, une pensée souvent originale. Mais, en groupe, il adopte des comportements et une réflexion standardisés. Imaginez maintenant une entreprise qui reconnaît sa dimension culturelle au lieu de l’ignorer et de se fondre dans un moule. Elle devient unique, se distingue. On peut vraiment entrer en relation avec elle. Alors, elle servira mieux ses clients locaux - issus de la même culture qu’elle - et ses clients étrangers -parce qu’elle reconnaîtra qu’ils sont issus d’une culture différente. Reconnaître la dimension culturelle en économie amène le respect et la confiance.”
Ce n’est pas moi que le dit, c’est mon nouvel ami le banquier.
Évidemment, ce n’est pas demain la veille que le monde de l’économie virera au mauve. Si jamais cela se produit. Mais, certaines idées de colloque ouvrent de nouvelles portes. Mais surtout, elles ouvrent l’esprit. En affaires, on ne peut pas toujours être dans l’action, il faut aussi s’arrêter et réfléchir. C’est pour cette raison que je vous ai emmené à Paris avec moi pendant les trois derniers jours.
La balle est désormais dans votre camp.
Lire ici mes 2 chroniques précédentes sur le premier Forum international de l'économie mauve.
