Diane Bérard: les entreprises sont devenues paresseuses

Publié le 15/08/2011 à 11:39, mis à jour le 19/08/2011 à 13:34

Diane Bérard: les entreprises sont devenues paresseuses

Publié le 15/08/2011 à 11:39, mis à jour le 19/08/2011 à 13:34

Par Diane Bérard

BLOGUE Les entreprises américaines sont assises sur près de 2 billions de dollars. Campbell, par exemple, possède 44M $ en banque, GE, elle, en a 91 M$, Oracle 22,8 M et Coca-Cola 13 M$.

Mais cela ne change rien pour la classe moyenne américaine et ses chômeurs puisque les grandes sociééts ne recrutent pas, comme vous pouvez le lire dans ce reportage du Globe&Mail de la semaine dernière.

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Nous assistons ( le verbe est bien choisi car nous en sommes les spectateurs) à une crise de dépenses “inversée”: les entreprises ne dépensent pas trop... elles ne dépensent pas assez!

Je vous en ai touché un mot la semaine dernière lors de notre webtélé hebdomadaire ainsi que dans ce billet.

Aujourd’hui, je reviens à la charge, inspirée par cet excellent billet d’Yves Smith, une des meilleures économistes américaines, tiré de son site “Naked Capitalism”. Elle-même s’inspire d’un certain Glenn Greenwald.

Pourquoi les entreprises n’investissent-elles pas alors qu’elles en ont les moyens?

Celles-ci blâment le climat économique, financier et réglementaire incertain pour leur inertie. Elles n’investissent pas parce qu’elles n’ont aucune idée de ce qui s’en vient. L’incertitude les paralyse.

Je n’y crois pas. Yves Smith et Glenn Greenwald non plus. En fait, Yves Smith utilise le terme “propagande” pour qualifier le comportement des entreprises. On a perverti le sens du mot “incertitude” . Pire: on confond risque et incertitude.

Le risque, c’est “l’inconnu connu”. L’incertitude c’est “l’inconnu inconnu”.

Le risque, et sa gestion, font partie intégrante du capitalisme. C’est ainsi que l’on s’enrichit, en prenant des risques et en pariant sur de nouveaux marchés, de nouveaux produits, de nouveaux consommateurs.

L’incertitude, en ce moment, il y en a très peu comme le décrit très bien Yves Smith. La situation est difficile et elle le restera pour un bon moment.

En vérité, les entreprises n’investissent pas parce qu’elles – et surtout leurs pdg - sont devenues paresseuses et qu’elles manquent d’inspiration!

Elles ont épuisé toutes les stratégies d'affaires faciles sur lesquelles elles se sont appuyées au cours des dernières années. Lire ici les coupures de coûts. Et puis, elles frappent un mur car cela fait des années qu’elles n’ont pas réinvesti leurs profits dans leurs employés ( formation continue, hausses salariales, avantages sociaux) ni dans leurs activités. Elles ne peuvent donc compter sur les consommateurs endettés, ou en chômage, pour leur stratégie de relance.

Il est temps de le rappeler. Le risque et l’incertitude font partie du capitalisme, un point c’est tout. Dans une régime capitaliste, on ne peut garantir ni les profits... ni les bonis. S'il en était autrement, cela s'appelle de l'économie planifiée...

Lire ici ma chronique précédente

 

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