BLOGUE. Je ne connais pas grand chose dans la boxe, ni dans les arts martiaux mixtes. C’est pourquoi j’ai été surpris lorsqu’un ami m’a fortement conseillé de lire un entretien de Georges St-Pierre, publié dans le Journal de Montréal, édition du 13 avril.

Cette surprise s’est rapidement transformée en ravissement car j’ai constaté que M. St-Pierre, appelé souvent GSP, est un champion dans tous les sens du mot.

Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, il y a de nombreuses idées intéressantes qui s’appliquent aux investisseurs.

Par exemple, questionné au sujet de sa relation avec l’argent, GSP mentionne que l’argent l’a bien servi. «Pendant des années, j’avais trois jobs en même temps parce que je gagnais des pinottes. Ce que j’ai gagné était réinvesti dans mon entraînement, dans le perfectionnement de mon art. Je me payais des grands maîtres, des camps d’entraînement à l’étranger, des conseillers et des mentors. La très grande partie de ce que je gagnais était ainsi réinvestie en moi. Et je trouve que c’était une bonne décision.»

Voilà qui est d’une très grande sagesse. Il est bon de rappeler en effet que le meilleur placement que l’on puisse faire c’est d’investir sur soi, c’est-à-dire sur sa formation, son perfectionnement et son amélioration continue.

C’est vrai dans votre carrière et également dans votre vie d’investisseur. Comme GSP, vous ne devriez pas lésiner sur les moyens pour apprendre et vous améliorer. Concrètement, cela signifie que l’argent consacré par exemple à acheter un livre de finance ou de placement ne devrait pas être considéré comme une dépense. C’est d’abord et avant tout un placement.

De même, le temps consacré à lire et à étudier ce livre est aussi un investissement qui vous procurera un rendement intéressant, année après année pour le reste de votre vie.

Par contre, il ne suffit pas de l’acheter et de le feuilleter. Il faut le lire avec attention, prendre des notes et réfléchir sur son contenu, pour en tirer le maximum.

Ce qui me fait glisser vers une autre idée cruciale. Plus loin dans son entretien, GSP mentionne que

lorsqu’il ne connait pas un domaine, «je vais chercher les meilleurs pour qu’ils s’occupent de cet aspect de ma vie». Encore plein de sagesse.

Dans le placement, je n’en reviens de voir tant d’épargnants vagabonder intellectuellement d’une approche à une autre, d’une philosophie de placement à une autre, à consulter des gens qui n’ont pas vraiment démontrer leur compétence et qui n’ont probablement jamais fait d’argent en Bourse.

Il me semble que le premier réflexe du débutant serait de se demander, «qui a fait beaucoup d’argent en Bourse, pas seulement pendant un ou deux ans, mais sur plusieurs décennies?» et «comment ont-ils fait pour réussir?»

Ce sont eux les vrais maîtres du placement, qu’il faut étudier, comprendre et imiter. Et le faire sans relâche, sans niaiser sur les moyens.

Ça aussi ce sera votre meilleur placement.

Bernard Mooney

P.S. GSP parle aussi de la peur qui continue de l’habiter malgré tous ses succès...Fascinant. BM