Mooney: Le déclin du rapport annuel

Publié le 21/03/2013 à 08:05, mis à jour le 21/03/2013 à 11:04

Mooney: Le déclin du rapport annuel

Publié le 21/03/2013 à 08:05, mis à jour le 21/03/2013 à 11:04

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Le rapport annuel est un document fondamental à lire et à consulter pour l’investisseur sérieux. Or, si la tendance se poursuit, il sera sur la liste des espèces en voie de disparition.

J’ai eu un choc la semaine dernière. Je me suis installé confortablement pour lire le rapport de Disney, reçu la semaine auparavant. C’est toujours une lecture fascinante.

Or, oups, quelle déception en constatant que le rapport de Disney se résume maintenant à la lettre de Robert Iger, président et chef de la direction, à ses actionnaires qu’on a ajouté au document légal appelé Form 10-K. Ce document est le rapport annuel tel que demandé par la Securities and Exchange Commission (SEC) aux Etats-Unis.

C’est un choc parce que le rapport annuel de Disney était toujours haut en couleurs, avec des photos splendides illustrant les principales divisions du géant du divertissement.

Il est évident que la publication d’un rapport annuel n’est pas un élément crucial pour une société et que ce faisant, Disney sauvera de l’argent. Toutefois, pour une entreprise de cette taille, le montant en cause est relativement négligeable. De plus, cela envoie un signal triste aux actionnaires.

Enfin, si Disney dans son secteur se permet de couper dans son rapport annuel, on peut se demander comment réagiront les sociétés qui ont toujours vu cette publication comme un fardeau réglementaire à exécuter…

Je ne demande pas que les dirigeants dépensent des fortunes à tenter de séduire les investisseurs. C’est bien le dernier de mes soucis. Mais en termes d’informations, le rapport annuel est important pour renseigner les actionnaires et ces informations devraient traduire l’esprit des activités de l’entreprise.

Or, de plus en plus, la mode est de restreindre le rapport annuel pour répondre uniquement aux exigences réglementaires. Ce qui en fait essentiellement un document légal, donc profondément monotone, pour ne pas dire de mots vulgaires…

Je comprends les entreprises dont la charge réglementaire a explosé depuis 2000 (c’est devenu un problème). Elles cherchent à réduire leurs coûts associés à cet item et c’est normal. Par contre, les dirigeants ne doivent pas oublier que leurs actionnaires sont leurs partenaires et qu’à ce titre, ils méritent un minimum de respect.

Il ne s’agit pas de tenter d’éblouir par des rapports annuels resplendissants, ce qui était la norme à mes débuts. Mais là, on tombe dans l’autre extrême!

Bernard Mooney

P.S. Deux bons exemples de juste milieu dans les bons rapports annuels : celui de Quincaillerie Richelieu ici au Québec et celui de Fastenal, distributeur du Minnesota. Les deux sont intéressants et attrayants sans tomber dans le tape à l’œil. BM

 

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