Mooney: La question à se poser sur Jean Coutu et un mot sur Paul Desmarais

Publié le 09/10/2013 à 11:29, mis à jour le 09/10/2013 à 12:01

Mooney: La question à se poser sur Jean Coutu et un mot sur Paul Desmarais

Publié le 09/10/2013 à 11:29, mis à jour le 09/10/2013 à 12:01

BLOGUE. Le conseil du Groupe Jean Coutu a annoncé un dividende spécial de 0,50$ par action. De plus, il a l’intention de racheter jusqu’à 22 millions de ses actions à 18,50$ l’action.

D’un coup, la société retournera à ses actionnaires plus de 500M$, argent provenant en grande partie de la vente de ses actions dans la chaîne pharmaceutique américaine Rite Aid.

Est-ce une bonne nouvelle?

Ma première réaction a été de penser qu’il est certes préférable de verser du capital à ses actionnaires que de faire une grosse acquisition aguichante, mais dangereuse. Jean Coutu a appris, j’en suis certain, avec son aventure coûteuse aux États-Unis lorsqu’elle a acheté la chaîne Eckerd.

Par contre, même si je suis un ardent défenseur des rachats d’actions, ces derniers ne créent de la richesse pour les actionnaires qu’à une seule condition : ils doivent se faire à un prix inférieur à la valeur intrinsèque!

Ainsi, si vous vous demandez si le conseil a pris la bonne décision, vous devez vous demander si à 18,50$ l’action, elle paie moins que sa valeur. Cela représente environ un prix équivalent à 18 fois ses profits de 2014, trois fois sa valeur comptable et un peu plus de 17 fois ses fonds autogénérés.

Malheureusement, je ne peux en dire plus, ne connaissant pas assez la société pour l’évaluer de façon solide. Alors, je ne peux me prononcer quant à savoir si cette offre créera de la richesse pour les actionnaires qui ne vendront pas. Mais c’est une bonne nouvelle dans le sens que la direction ne commettra pas d'erreur avec cet argent!

Desmarais, un grand bâtisseur

C’est avec grande tristesse que j’ai appris le décès de Paul Desmarais ce matin à l’âge de 86 ans.

M. Desmarais a été un bâtisseur de classe mondiale. Il a fait de Power Corporation un conglomérat international avec une valeur boursière de près de 14 milliards de dollars (G$).

Parmi ses plus grands coups, on ne peut oublier la vente de Consolidated-Bathurst en 1989 pour 1G$, juste avant la récession de 1990 et juste au début du long déclin de l’industrie des pâtes et papiers.

Selon le magazine Forbes, Paul Desmarais a une fortune évaluée à 4,5G$, en date de mars 2013, ce qui le plaçait au quatrième rang au Canada et 276e aux États-Unis, selon la publication.

Comment peut-on créer autant de richesse dans une seule vie? me suis-je demandé. Pourtant, la réponse est assez simple. En travaillant, en dépensant moins que ses revenus, en bâtissant, en investissant et en réinvestissant, année après année pendant des décennies. C’est la seule façon de créer de la richesse durable.

Je ressens une grande tristesse en pensant que la mort de M. Desmarais est symbolique de la disparition d’une race exceptionnelle d’entrepreneurs. Que cette race soit en voie d’extinction est le plus grave problème de notre société.

Bernard Mooney

 

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