Mooney: La myopie du risque

Publié le 12/09/2013 à 09:38, mis à jour le 12/09/2013 à 10:05

Mooney: La myopie du risque

Publié le 12/09/2013 à 09:38, mis à jour le 12/09/2013 à 10:05

Photo: Bloomberg

BLOGUE. Mon commentaire sur le travail des médias la semaine dernière a provoqué de nombreuses réactions, sur mon blogue ainsi que dans ma boîte de courriels. Plusieurs des messages proviennent de gens de l’industrie qui vivent, en partie, les conséquences par les réactions de leurs clients.

En effet, lorsque les épargnants ont peur, ils contactent leur conseiller financier, qui peut très bien de temps à autre se retrouver à court d’arguments !

Je veux revenir en particulier sur un commentaire reçu que je considère très pertinent. Un lecteur, qui travaille aussi dans l’industrie, souligne jusqu’à quel point bien des gens craignent la prochaine correction, mais sont aveugles à des risques beaucoup plus graves et imminents.

«Pendant que les gens se préoccupent de risques imaginés, ils ne se préoccupent pas des risques bien réels comme celui de perdre presque assurément de l’argent dans les titres à revenus fixes. Les gens confondent volatilité et risque», m’écrit ce lecteur avant tant de justesse.

Ce qui devrait être à craindre

Par exemple, bien des investisseurs et épargnants craignent les fluctuations boursières ou la prochaine crise géopolitique, des risques sur lesquels ils ont peu de contrôle à court terme et qui n’ont aucune importance à long terme. Il serait bien plus intelligent d’avoir peur de ne pas avoir la bonne répartition d’actif en fonction de ses objectifs de placement et de sa situation personnelle car c’est elle qui déterminera en grande partie votre rendement à long terme.

Je peux vous dire ainsi que bien des gens (et des institutions) courent le risque de ne pas avoir assez de capital dans cinq et surtout 10 ans parce que leur pondération en actions est inférieure à ce qu’elle devrait être. C’est le plus grave risque de bien des épargnants.

Si vous êtes un investisseur actif, votre principal risque, si je me fie à mon expérience, est d’acheter des sociétés de qualité médiocre ou pire comme les titres concepts. Et de trop diversifier.

Il me semble aussi que les investisseurs devraient minimiser l’impact des impôts et de l’inflation, deux des plus grands appauvrisseurs à long terme. On en parle pratiquement jamais alors que ce sont deux cancers universels et sous-estimés.

Aussi, on devrait aussi avoir peur davantage des frais, au lieu de craindre les fluctuations, le mois de septembre ou la prochaine pleine lune !

Tout cela, en passant, n’est pas vraiment de la faute des médias. C’est davantage l’apanage de la nature humaine. La personne qui ne se prend pas en main, qui laisse ses émotions la submerger, sera un très mauvais investisseur. Pas besoin de grande démonstration de ce côté.

Or, être rationnel c’est d’avoir en tête et de considérer constamment les risques liés à la réalité, qui peuvent être assez différents des risqués promus à gauche et à droite.

Bernard Mooney

 

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