Mooney: La Bourse grecque fait mieux que la Bourse chinoise

Publié le 28/11/2012 à 08:49, mis à jour le 28/11/2012 à 09:34

Mooney: La Bourse grecque fait mieux que la Bourse chinoise

Publié le 28/11/2012 à 08:49, mis à jour le 28/11/2012 à 09:34

BLOGUE. Le marché boursier peut être difficile à comprendre pour les néophytes et c’est encore plus vrai à très court terme. Si je vous dis par exemple que le marché boursier grec a mieux fait que celui de la Chine cette année, vous aurez tendance à croire que je blague. C’est pourtant la vérité.

En effet, la Bourse grecque, telle que mesurée par l’indice Athex de la Bourse d’Athènes est en hausse de 20% depuis le début de l’année. De son côté, l’indice Shanghai est en baisse d’environ 10%!

Pourtant, au troisième trimestre, l’économie de la Grèce a reculé de 7,4% alors que celle de la Chine a crû de 7,2%. Lorsque je vous dis qu’il ne faut pas faire de lien direct entre croissance économique et marché boursier, vous en avez une autre preuve percutante.

Maintenant, comme bien des comparaisons celle-ci ne donne qu’une portion de la réalité. Avant de conclure quoique ce soit, vous devez savoir que la Bourse d’Athènes avait perdu près de 90% de sa valeur de son sommet de 2007 (avant la crise) au creux de 2012 atteint cet été. Autrement dit, la hausse n’est, en grande partie, qu’un rebond après une dégringolade massive.

Parlant de la Chine, leur marché boursier ne reflète pas seulement le fait que l’économie chinoise ralentit. Avant la crise et jusqu’en 2007, leur produit national brut s’accroissait à un rythme annuel supérieur à 10% alors qu’il pourrait croître de moins de 7% l’an prochain.

La performance chinoise refllète également le fait que leur Bourse était nettement surévaluée en 2007-08. L’indice Shanghai a perdu plus de 66% de sa valeur depuis son sommet ultime en octobre 2007, malgré le puissant marché haussier des trois dernières années.

Depuis le début de 2009, la Bourse de Chine s’est apprécié de moins de 6%!

En fait, lorsqu’on regarde le graphique de l’indice de la Bourse de Shanghai, on constate qu’il ressemble à celui du Nasdaq lors de l’épopée technologique et Internet de 2000. L’enthousiasme pour les titres technologiques était d’ailleurs semblable à celui qu’on portait pour la Chine.

Douze ans plus tard, l’indice Nasdaq est encore à plus de 2000 points de son sommet ultime. Ce qui signifie que si vous aviez acheté cet indice à son sommet de mars 2000, vous auriez encore une perte de 40% en 2012!

Quant à la Grèce, le rebond s’explique par le fait que le pays a passé à un cheveu de sortir de la Communauté européenne. C’est loin de vouloir dire que ce pays a réglé ses problèmes économiques.

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom Ă  l'Ă©tranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier Ă  nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.