Mooney - Ne pas se laisser distraire par Washington

Publié le 14/10/2013 à 15:38, mis à jour le 14/10/2013 à 16:24

Mooney - Ne pas se laisser distraire par Washington

Publié le 14/10/2013 à 15:38, mis à jour le 14/10/2013 à 16:24

BLOGUE. Une des plus importantes tendances de notre époque est la difficulté, voire l’impossibilité de se concentrer sur une seule chose, un seul événement, une seule action.

Essayez d’être totalement immergé à faire une seule chose, comme écrire un blogue comme celui-ci par exemple. Ce qui implique ne penser qu’à ce que je vais écrire et rien d’autre. Ce qui signifie l’absence de distraction : pas de musique, pas de télé, pas de courriel, pas d’Internet (donc pas de Facebook, pas de Twitter, etc.), pas de cellulaire (donc pas de textos, etc.), pas de placotage avec le voisin, etc.

Vous verrez jusqu’à quel point c’est difficile.

Peu importe la tâche, vous sommes comme constamment attirés, aspirés devrais-je dire, vers d’autres choses. La première conséquence à mon avis est simple et directe : une baisse de qualité dans la réflexion, dans le travail en cours. Les adeptes du «multi-tasking» ne seront pas d’accord, mais je maintiens que de faire deux choses à la fois réduit la qualité du résultat (sans mentionner que cela diminue la satisfaction que nous procure le travail). C’est une question de gros bon sens!

À la Bourse aussi les distractions sont nombreuses. Elles proviennent des médias, de l’actualité, des sociétés elles-mêmes, des investisseurs, de tous les intervenants en fait.

Un exemple : ce qui se passe à Washington en ce moment, soit tout le mélo-drame politique entourant les négociations pour hausser le plafond de la dette. Les investisseurs qui suivent cela de près (et même de loin) sont portés à passer par toute la gamme des émotions, comme en témoigne l’évolution des principaux indices boursiers depuis quelques jours.

Lorsqu’on se rapproche d’un accord, les indices rebondissent et retombent lorsque les discussions frappent un mur.

Je ne veux pas dire que ce qui se passe n’a aucune importance (même si ça me tente vraiment). Par contre, en tant qu’investisseur à long terme, lorsque je me demande quel impact cela pourrait bien avoir sur les bénéfices de mes entreprises sur dix ans, je n’arrive pas à un scénario très inquiétant.

Car éviter les distractions implique pour l’investisseur d’accorder toute l’importance à ce qui fait la différence. Dans ce cas, ce sont les bénéfices des entreprises, leur qualité et leur croissance. En effet, la valeur d’un titre est presque entièrement déterminée par les bénéfices.

C’est cela qui devrait vous hanter!

Si les politiciens arrivent à une entente rassurante, mais que les perspectives de profits fondent comme neige au soleil, je peux vous prédire que le marché boursier ne fera pas bien. Un peu comme je peux vous prédire que le fait de manger votre brocoli et de faire de l’exercice chaque jour ne vous aidera pas beaucoup si vous vous faites frapper par un train!

Tout cela pour vous rappeler l’importance de rester discipliné, concentré sur ce qui importe à long terme malgré les bruits politiques et ceux de l’actualité. Les coûts de la distraction sont énormes dans tous les domaines de la vie et c’est encore plus vrai et plus palpable à la Bourse.

Bernard Mooney 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.