Les «problèmes» de Google

Publié le 22/01/2012 à 22:20

Les «problèmes» de Google

Publié le 22/01/2012 à 22:20

Blogue. La session boursière de vendredi a été marquée par la baisse de 53$ US ou 8,4% de Google à 586$ US. Autant les revenus que les bénéfices du leader de la recherche Internet ont déçu les investisseurs.

À son quatrième trimestre clos le 31 décembre, Google a réalisé des bénéfices en hausse de 6% à 2,7 milliards de dollars (G$) US ou 8,22$ US par action alors que les analystes prévoyaient 10,50$ US. Les revenus ont atteint 8,3G$ US (excluant les coûts d’acquisition du traffic) contre des attentes de 8,4G$ US.

Ça ce sont les résultats officiels et superficiels. En effet, plusieurs éléments hors des activités de Google ont affectés ses résultats, comme des pertes exceptionnelles. Sans ces pertes, le profit par action est de 9,50$ US, pas mal plus près des attentes. De plus, les fluctuations de taux de change ont nui au bénéfices et aux revenus, une fois convertis en dollars US.

Du point de vue de l’investisseur à long terme, le fait d’avoir «manqué» les prévisions des analystes n’est pas un signal d’alarme en soi. Après tout, une société qui vaut 189G$ US en Bourse et qui augmente ses revenus de 25% en un trimestre, ça ne court pas les rues.

Toutefois, Google a vraiment subi une baisse de ses marges bénéficiaires. Encore là, l’analyse doit tenir compte du fait que c’est en partie en raison de son succès qu’elle voit sa rentabilité fléchir un peu.

En effet, sa forte croissance dans le marché du téléphone intelligent où les recherches Internet sont moins payantes pour elle, affecte ses marges. La direction refuse de préciser jusqu’à quel point, mais Google a obtenu 8% de moins par clic en moyenne pendant le trimestre alors que les analystes prévoyaient une augmentation de 2%. Le nombre de clics a crû de 34% (10% de plus que les attentes), ce qui indique que les activités fondamentales de Google sont vraiment saines.

On peut difficilement reprocher à la direction la rentabilité moins élevée de ce nouveau marché, les efforts pour «monétiser» ne faisant que commencer. Ce qui est important c’est que Google domine le marché de la mobilité comme elle le fait dans l’ordinateur personnel. Elle est très bien placée pour réussir.

De plus, dans le marché de la publicité Internet («display»), Google a vraiment le vent dans les voiles. Sur une base annualisée, ses revenus dans ce segment atteignent maintenant 5G$ US, loin devant Yahoo!, entre autres en raison du grand succès de Youtube.

À mon avis, le trimestre récent de Google est donc loin d’être mauvais. La société reste fondamentalement très saine dans une industrie en forte croissance. Ma crainte ne se situe pas là en fait. C’est l’impact de l’acquisition de Motorola Mobility qui m’inquiète. D’une part, elle affectera la rentabilité alors que Motorola ajoutera 13G$ US de revenus sans vraiment de marges! De plus, cette acquisition risque de nuire à la relation de Google avec ses partenaires dans le marché du téléphone intelligent.

Enfin, avec ce genre d’acquisition, les investisseurs sont en droit de se demander si la direction utilisera rationnellement tout ce capital qui dort dans ses coffres. Au 31 décembre, Google avait plus de 40G$ US en encaisse.

Bernard Mooney

 

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