RIM: des rumeurs à ne pas prendre au sérieux

Publié le 18/01/2012 à 21:23

RIM: des rumeurs à ne pas prendre au sérieux

Publié le 18/01/2012 à 21:23

Blogue. Ne prenez pas au sérieux les rumeurs voulant que Research in Motion (RIM) soit achetée. Les probabilités que cela survienne prochainement sont très minces.

L’Internet est un outil extraordinaire lorsque vient le temps de lancer et propager une rumeur. RIM en est le plus récent exemple. Un blogue spécialisé a ainsi publié la nouvelle voulant que Samsung achèterait RIM, nouvelle reprise par les agences de presse. Or, lorsqu’on lit plus en détail, on découvre que le blogue en question a mentionné que la direction de RIM tenterait de vendre la société à Samsung, ou une portion ou encore de lui vendre ses logiciels sous licence. Admettez qu’il y a tout un monde de différence entre signer une entente de licence et de vendre toute la compagnie. Les agences de presse ont évidemment misé sur l’angle plus spectaculaire de la vente.

Samsung a vite nié la rumeur ajoutant qu’elle n’avait aucun intérêt pour RIM (comme si elle divulguerait un tel intérêt publiquement!). Cela n’a pas empêché une agence de presse de revenir à la charge citant une source anonyme (évidemment) d’une société asiatique active dans la téléphonie mobile mentionnant que RIM était une option attrayante.

Tout cela est de la bouillie médiatique sans grande valeur, pour de nombreuses raisons. D’abord, prétendre que les dirigeants de RIM, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, sont désespérément à la recherche d’un acheteur c’est bien mal les connaître. La situation de RIM est loin d’être désespérée, vue de leur point de vue. Sa situation financière est solide (un milliard de dollars en encaisse, sans dette) et elle évolue dans un marché en évolution rapide. Un seul produit «hot» peut les relancer et ils en sont bien conscients.

De plus, ce sont deux entrepreneurs dédiés à leur société qui ont toujours pensé à long terme. Il y a belle lurette qu’ils ne travaillent plus pour l’argent. Empocher des millions de plus pour eux n’est pas une grande source de motivation. À mon avis, une rumeur voulant qu’ils privatisent (pour retrouvé la paix relative du monde privé) serait plus crédible.

Ce que bien des gens ignorent c’est que RIM a été, pour la grande partie de son histoire, le joueur secondaire en qui bien peu de gens ont cru. La société a été populaire pour ainsi dire seulement une couple d’années, avant de retrouver le statut de joueur négligé. C’est d’ailleurs ce qui devrait motiver ses dirigeants, bien plus qu’une vente de feu.

Enfin, le titre a clôturé mercredi en baisse de 1,6% près d’un creux dans un marché en hausse d’environ 1%. Décidément, même les financiers ne prennent pas ces rumeurs au sérieux.

Le dernier mot de l’histoire c’est que les dirigeants et les employés de RIM n’ont pas besoin de telles distractions. Leurs efforts devraient être consacrés entièrement à répondre à la compétition coriace des Apple de ce monde.

Bernard Mooney

P.S. En 1986, un financier m’a chuchoté à l’oreille qu’une OPA se préparait sur le fabricant de peintures Sico. Il a eu raison. En 2006, 20 ans plus tard, AKZO NOBEL a acheté Sico…BM

 

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