La consolidation bancaire américaine se poursuivra

Publié le 03/12/2013 à 08:50

La consolidation bancaire américaine se poursuivra

Publié le 03/12/2013 à 08:50

BLOGUE. Tous les éléments sont en place pour que la consolidation de l’industrie bancaire se poursuive aux États-Unis.

Selon des données publiées par la Federal Deposit Insurance Corp (FDIC), au 30 septembre 2013, il y a avait 6 891 banques, soit le nombre le plus bas depuis 1934, moment où on a commencé à garder des statistiques. Pour vous donner une idée, au sommet (au milieu des années 1980), il y avait plus de 18 000 banques aux États-Unis.

Le mouvement de consolidation, concentré surtout entre 1984 à 2011, a donc fait disparaître plus de 10 000 banques, par des fusions ou également des faillites. De l’autre côté, il est de plus en plus difficile de lancer de nouvelles banques en raison de la réglementation plus sévère. Pour tenter d’ouvrir une banque, il faut remplir entre 8 et 16 pouces de formulaires! Une fois ouverte, celle-ci est scrutée à la loupe pendant sept ans par les fonctionnaires de la FDIC.

Ce sont surtout les banques avec moins de 100M$US en actif qui sont disparues.

Il est facile de prévoir que ce mouvement de consolidation se poursuivra. D’abord, même si le marché américain est vaste, on peut se demander s’il est rationnel et efficace d’avoir près de 7 000 banques.

De plus, le contexte n’est pas facile depuis 2009, la faible reprise économique et les bas taux d’intérêt minant la rentabilité des banques. Il est plus difficile pour une banque de maintenir des marges intéressantes lorsque les taux sont très bas, comme actuellement.

L’autre facteur clé est la réglementation plus sévère et plus lourde. En fait, la réglementation, après la crise, est un fardeau de plus en plus coûteux. C’est vrai si vous voulez lancer une nouvelle institution bancaire; c’est vrai également si vous voulez juste poursuivre vos activités.

Dès le départ, pour prévenir le pire, la réglementation force les banques à conserver plus de capital que jamais. C’est une bonne chose pour l’économie, mais cela diminue systématiquement la rentabilité.

Plus de capital, moins de rendement, plus de dépenses et tout de même une compétition féroce, vous avez là des ingrédients naturels pour forcer des fermetures bancaires (les plus petites et marginalement rentables) et ensuite des regroupements. Car la façon de maintenir la rentabilité est d’augmenter la taille pour réaliser des économies d’échelle.

Les prochains dix ans pourraient donc voir le mouvement de consolidation s’accélérer. Il ne serait pas surprenant qu’on se retrouve ainsi avec moins de 5 000 banques dans 10 ans.

Bernard Mooney

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