En début de semaine, j’ai écrit un court commentaire sur la proposition de taxer l’épargne pour constituer un fonds de dédommagement pour les victimes de fraudes financières. J’ai été fort surpris par la forte réaction unanime des lecteurs.
Et je constate aussi que les gens réagissent très fortement à la volonté du gouvernement du Québec d’aller chercher plus d’argent dans nos poches par une hausse généralisée des tarifs.
Je me peux m’empêcher de penser qu’on est peut-être arrivé au point où les Québécois en ont assez de payer.
J’entends des commentaires à l’effet qu’on n’a pas le choix, qu’il faut payer pour nos services, pour notre filet social, etc.
C’est comme si on ne payait rien actuellement ! Bizarre.
Il y a chez une bonne partie de la population un profond mécontentement bien justifié. De nombreuses personnes se sentent complètement trahies par ce qu’on pourrait appeler le contrat social.
On leur a dit toute leur vie qu’ils devaient payer des impôts en échange d’une éducation gratuite, de soins de santé gratuits et de qualité, pour leur retraite, pour des infrastructures modernes, etc.
Vingt ou trente années plus tard, après avoir payé année après année 40 à 50 % de leurs revenus en taxes et impôts, ils constatent qu’ils doivent envoyer leurs enfants à l’école privée pour avoir une éducation digne de ce nom, qu’ils doivent se tourner vers les cliniques privées pour leurs soins de santé, que routes et infrastructures ont été négligées pendant toute une génération et que malgré cela le Québec se ramasse avec une dette de 220 milliards !
Peut-être que ces personnes ont enfin réalisé que plus ils payaient, moins ils en avaient pour leur argent.
Ils en ont peut-être assez finalement.
Qu’en pensez-vous ?
Bernard Mooney
