Dans le grand cirque de la rémunération...

Publié le 04/04/2012 à 09:19, mis à jour le 04/04/2012 à 16:50

Dans le grand cirque de la rémunération...

Publié le 04/04/2012 à 09:19, mis à jour le 04/04/2012 à 16:50

BLOGUE. J’ai déjà écrit que c’était la saison des rapports annuels. Et avec elle vient le temps de la divulgation de la rémunération des dirigeants. De quoi nous donner la nausée!

J’estime trier mes sociétés et mes dirigeants avec grande discipline. Le temps et l’expérience m’aident à identifier les meilleurs dirigeants. Même dans cette catégorie, je ne peux qu’admettre qu’il y a certains abus dans leur rémunération.

Je ne parle même pas de ces cas extrêmes qui font les manchettes, de dirigeants qui mènent leur société à la banqueroute tout en se remplissant les poches avec la complicité complaisante de leur conseil d’administration.

Je parle de sociétés bien gérées, par des dirigeants rationnels, intègres et compétents. Même là, il arrive que je doive me pincer le nez.

L’industrie bancaire américaine est un bon exemple. Le président du conseil et chef de la direction de M&T Bank, Robert G. Wilmers, dans son message à ses actionnaires publié dans son rapport annuel de 2011, pointe courageusement du doigt les excès de ses collègues banquiers.

«La rémunération moyenne des PDG de quatre des six plus grandes banques en 2010 a été de 17,3 millions de dollars US – plus de 262 fois celle du travailleur américain moyen. Une banque avec 33 000 employés a réalisé un rendement de l’avoir des actionnaires de 3,7% en 2011; pourtant, ses employés ont gagné en moyenne 367 000$ US chacun – plus de cinq fois ce que gagne l’Américain moyen.»

La lecture du message de M. Wilmers, que je vous recommande très fortement, nous fait comprendre que l’industrie bancaire est scindée en deux : d’un côté, il y a les banques traditionnelles qui font leur argent en prêtant prudemment aux consommateurs et aux entreprises; de l’autre côté, il y a ces méga-banques dont le principal but est le «trading» dans le but de se remplir les poches peu importe les conséquences. Ces dernières dépensent des millions de dollars en lobbying pour défendre leurs petits intérêts personnels (selon M. Wilmers, les plus grandes banques américaines ont dépensé 31,5 millions de dollars en 2011 en lobbying).

Exemple positif

Il y a par contre des exemples, rares il faut le dire, de politique de rémunération rationnelle. Par exemple, je vous invite à jeter un regard au rapport annuel et à la circulaire de Markel Corporation, un conglomérat actif dans l’assurance (elle ressemble à Berkshire Hathaway et à Fairfax).

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.