Autre signal de la Caisse

Publié le 25/02/2012 à 13:02

Autre signal de la Caisse

Publié le 25/02/2012 à 13:02

BLOGUE. La Caisse de dépôt et placement du Québec a publié ses résultats annuels il y a quelques jours. À chaque fois, je réalise jusqu’à quel point cet organisme est dans une situation pathétique.

Pas en raison de sa performance ou de ses résultats. Parce qu’elle se retrouve coincée entre ses clients (comme la Régie des rentes du Québec), son conseil d’administration, le gouvernement et tous les autres intervenants politiques, économiques et sociaux. À chaque trimestre, ses résultats sont par exemple épluchés et commentés par de nombreux représentants de ces groupes, la grande majorité ne connaissant à peu près rien des marchés financiers et du placement (et là je suis généreux).

Ce qui crée des pressions multiples et vicieuses sur les dirigeants de la Caisse, pressions difficiles à gérer pour un être humain, peu importe sa compétence.

Ce qui m’amène à mentionner que le comportement de la Caisse peut fournir des signaux intéressants aux investisseurs, signaux concernant des secteurs à éviter ou à favoriser. Les résultats boursiers de la Caisse en 2011 ont été décevants, en raison du fait que ses portefeuilles privilégient des secteurs comme les ressources naturelles et les marchés émergents. Hum….la Caisse achète ce qui est populaire….

En 1999-2000, elle a misé gros sur le secteur de la technologie en particulier et sur la Bourse en général, augmentant sa pondération en actions au pire moment. Il a fallu plusieurs années avant qu’elle y revienne, évidemment arrivant à la crise de 2008 avec des portefeuilles remplis d’actions. En pleine crise, près du creux ultime, elle a été forcée de vendre une partie de ses actions, notamment celles de blue chips américains, au pire moment d’une génération et peut-être de tous les temps.

En 2011, alors que les marchés boursiers ont vécu d’autres moments difficiles, la Caisse a préféré «protéger le capital» comme la direction le souligne. Ils sont restés sur la ligne de touche. Comme l’a dit son président Michael Sabia, «Vu la volatilité intense sur les marchés, nous avons délibérément choisi de laisser de l'argent sur la ligne de touche, parce que nous ne pensions pas que c'était un moment approprié pour investir davantage.»

Traduction libre : nous avons eu peur.

Et là, la Caisse comme bien d’autres investisseurs, en a assez de la Bourse. Elle veut favoriser les placements moins liquides comme les immeubles et les placements privés.

Depuis de nombreuses années, c’est une très bonne idée d’éviter ce que la Caisse favorise et de favoriser ce qu’elle évite. C’est encore le cas à mon avis.

L’investisseur boursier que je suis se dit que les prochaines années s’annoncent bonnes pour la Bourse. N’oubliez pas de me le dire lorsque et si la Caisse revient en force en Bourse.

Enfin, la «nouvelle» stratégie de la Caisse de dépôt a une conséquence tragique à long terme : ses rendements seront décevants.

Bernard Mooney

 

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