Apple Watch Series 3 et Fitbit Ionic: l'automne va être chaud

Publié le 11/10/2017 à 15:08

Apple Watch Series 3 et Fitbit Ionic: l'automne va être chaud

Publié le 11/10/2017 à 15:08

Apple Watch Series 3 et Fitbit Ionic: les montres connectées de l'automne.

Il y a tout un duel qui se prépare au sommet du marché des montres connectées.

Apple et Fitbit sont arrivées à peu près au même endroit dans le marché des montres connectées, mais leurs chemins diffèrent. Alors que l’Apple Watch conserve la même gueule depuis le début, ayant ajouté des fonctions de connectivité et de suivi de santé au fil des ans, la Ionic est la première véritable montre lifestyle de Fitbit, un appareil qui sort officiellement la marque du créneau très niché des accessoires d’activité physique.

Avez-vous dit Fitbit Wallet ?

À preuve: le Fitbit Wallet, qui permet de payer à n’importe quel terminal sans contact au pays (à condition de posséder une carte de crédit compatible avec ce service), à la manière d’un Apple Pay, mais en moins compliqué car ça marche avec tous les terminaux sans contact, point.

En revanche, le Fitbit Wallet est mis en service graduellement, et au moment de l’essai seule une carte Mastercard préautorisée aux couleurs de Fitbit était compatible. Le Wallet est une de la douzaine d’applications qu’on peut installer sur la montre. On promet évidemment d’autres applications provenant de développeurs tiers, mais ne retenez pas votre souffle ! Ceux-ci ont déjà à peu près abandonné la plateforme Android Wear, et les plus en vue, comme Twitter, ont aussi abandonné la montre d’Apple.

À condition d’être hypersensible du poignet et de ressentir les très (trop?) modestes vibrations de la Ionic, on peut y lire les alertes reçues sur son téléphone (Android ou iOS). On ne peut pas y répondre sans sortir son mobile de sa poche, par contre. Bon à savoir avant d’accepter un appel et d’initier son interlocuteur à un de ces fameux «pocket calls».


La Ionic a tout de même droit à un lecteur musical intégré, accompagné d’un service musical, Pandora, qui n’est pas officiellement offert au Canada. Il faut donc y stocker sa propre musique manuellement, via WiFi, ce qui prend une éternité. La connexion à un casque Bluetooth, au moins, est bonne: aucune coupure sonore même en pleine activité physique (ce qui est un défaut fort agaçant de la plupart des autres produits du genre).

La montre a une autonomie de trois jours qui peut s’étirer un peu plus si on tombe dans une semaine creuse où on n’accomplit aucune activité physique particulière. Fitbit ajoute une application pour mobile fort polyvalente, qui compile les données captées, ce qui est bien, et qui va jusqu'à proposer un suivi du sommeil. Mais qui dort avec une telle montre au poignet? Comme toutes les autres montres du genre, son chargeur est un câble USB à l’embout magnétisé unique, qui demande donc de l’avoir sur soi en tout temps, quand on quitte la maison pour quelques jours.

Si seulement on pouvait charger ces bidules à l’aide d’une prise micro USB, ou même d’une borne sans fil universelle…

La Ionic est vendue 400$ par Fitbit. Son prix et son boîtier carré métallisé (qui permet d’échanger rapidement le bracelet au besoin), situent l’appareil dans un marché où rivalisent également des marques plus spécialisées comme Garmin ou Polar. Celles-ci ne passeront pas aussi inaperçu dans un cocktail dînatoire, cela dit, mais quand on a les moyens de s’offrir une montre d’entraînement à 400$, on peut s’en offrir une seconde plus civilisée pour les soirées mondaines…

Une Apple Watch «Édition Bell»

Étonnamment, la même montre connectée qui a tant déçu les critiques états-uniennes la semaine suivant son lancement se tire plutôt bien d’affaires chez nous. Son plus important défaut, la connexion automatique à des réseaux WiFi ouverts ne donnant pas accès à Internet, a été gommé par Apple dans une mise à jour logicielle.

Avec sa connexion LTE activée dès la perte de connexion à son iPhone (Bluetooth ou WiFI), la Series 3 est donc connectée en permanence. Elle est connectée, mais elle n’est pas autonome. Le réseau LTE permet d’acheminer les alertes comme si on avait un iPhone dans sa poche, et d’activer les applications qui s’y trouvent de la même façon, mais pas de faire beaucoup plus.


On imaginait pouvoir publier sur Facebook ou Twitter à même la Watch, mais ce n’est pas possible (Twitter a retiré son application pour watchOS au moment même où la montre était lancée). En revanche, on peut faire ou recevoir des appels et des messages textes à partir du même numéro que son téléphone même en son absence, ce qui s’avère fort intéressant (et étonnamment fiable, côté qualité sonore des appels…), et ce qui n’affecte pas son autonomie tant que ça : elle peut tenir toute la journée avant d’avoir à être rechargée.

Les autres fonctions évoluées annoncées par Tim Cook le mois dernier, comme un accès permanent à Apple Music, n’ont pas encore été activées. Avec un peu de chance, les applications proposées par des tiers finiront elles aussi par profiter de cette connexion permanente. Ce serait réellement une bonne affaire, étant donné que de plus d’une façon, on a l’impression que cette Apple Watch Series 3 est la montre connectée dont rêvaient Tim Cook, et probablement même Steve Jobs, bien avant l’introduction de sa première génération en 2014.

À 429$, l’Apple Watch Series 3 n’est pas une aubaine, mais aucune montre connectée ne l’est. Mais comme elle en fait plus, il n’est pas étonnant qu’on la trouve de plus en plus souvent au poignet des gens qu’on croise sur la rue. En fait, il est étonnant qu’Apple n’ait pas réduit le prix de la Series 1 sous les 329$ pour gruger encore plus de parts de marché à Fitbit, entre autres.

En fait, le bon coup avec cette montre revient à Bell, qui aura l’exclusivité du service LTE jusqu’à ce que Telus confirme que son réseau peut accueillir sa technologie eSIM. À 5$ par mois pour l’activer, c’est une bagatelle que plusieurs propriétaires d’un iPhone auront les moyens de s’offrir, quitte à laisser tomber Rogers ou Vidéotron pour le faire. Le consommateur moyen ne le fera pas, mais celui qui est assez fortuné pour s’acheter les plus récents produits électroniques dès leur mise en marché sera fortement tenté.

Ce client-là, c’est en plein celui qu’Apple semble cibler, de plus en plus, avec sa gamme de produits sans cesse plus diversifiée, mais toujours un peu plus onéreuse...

Reste à voir si Apple sera seule à les convaincre d’adopter une montre connectée, ou si l’autre gros joueur dans ce créneau, Fitbit, parviendra à conserver sa place au sommet de ce marché qui ne cesse de surprendre par sa longévité.

 

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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