BLOGUE. En page couverture du cahier « investir » du journal Les Affaires de cette semaine, ce titre, pour le moins accrocheur- « Des chalets bientôt plus abordables »- a fait son travail de superbe façon à mes yeux de lecteur. Mon attention a été captée et j’ai lu avec grand intérêt les textes, bien appuyés par un large panel de sources et de statistiques, un sujet très intéressant sur lequel j’aimerais revenir.
Tout d’abord, il est important faire la distinction entre le « chalet » et la « résidence secondaire ». Le chalet se veut généralement une construction plus réduite en termes de dimensions et de commodités alors que la résidence secondaire, pour sa part, offre tout le confort et l’espace d’une résidence… principale, ce qu’elle devient souvent au moment de la retraite de ses propriétaires. Cette distinction entre ces deux créneaux de biens immobiliers est importante car il va s’en dire que le marché des chalets est toujours financièrement inférieur à celui des résidences secondaires et ce, peu importe la région ou la période prise en compte.
Ensuite, ce que l’on constate à la lumière des données contenues dans ces pages, c’est que la grisaille des nouvelles économiques, les problèmes financiers de la Grèce et les cours boursiers en dents de scie amènent apparemment un certain nombre d’acheteurs de chalets ou de résidences secondaire à reporter leur acquisition. Ce n’est pas que les acheteurs n’en ont pas les moyens, l’argent est disponible, mais comme il s’agit d’un bien associé jusqu’à un certain point au luxe et au loisir, on peut se permettre d’attendre. De l’autre côté, les vendeurs, pour la plupart également à l’aise financièrement, peuvent eux aussi se permettent d’attendre afin d’obtenir leur prix, d’autant plus que la décision de vendre est souvent affectée d’une certaine ambivalence affective…
Cela étant dit, ce que l’on peut retenir, c’est qu’un ralentissement des ventes jumelé à un maintien du nombre d’entrées sur le marché des nouvelles propriétés augmente à coup sûr progressivement le bassin de propriétés offertes. Dans ce contexte, la logique d’un marché plus concurrentiel voudrait normalement que les prix subissent une certaine correction. Cependant, des lacs il ne s’en crée plus et la demande en ce moment, de devenir un jour propriétaire de son coin de paradis, ne fait que s’accumuler. En attendant, il ne reste plus aux vendeurs qu’à profiter de leur oasis de paix, le temps que les nuages se dissipent.
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier
