Papetières : une nouvelle page

Publié le 16/06/2012 à 00:00

Papetières : une nouvelle page

Publié le 16/06/2012 à 00:00

De la peinture, des pneus, des vêtements, des ailes d'avion et des bioplastiques composés de... fibres de bois !

Si l'industrie des pâtes et papiers ne tourne pas encore la page sur son passé, ses déboires récents l'amènent à ouvrir de nouveaux débouchés. «Les papetières ont finalement compris que le bois peut avoir d'autres applications que la fabrication de papier journal», souligne Patrice Mangin, directeur général du Centre intégré en pâtes et papiers, qui chapeaute le Centre spécialisé en pâtes et papiers du Cégep de Trois-Rivières et le Centre de recherche en pâtes et papiers de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Or, ce dernier vient d'être rebaptisé Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques. Cette référence aux deux principaux composants du bois, la lignine et la cellulose, illustre le vent de changement qui souffle sur l'industrie.

Des usines québécoises de pâtes et papiers, qui avaient fermé leurs portes à Thurso et Lebel-sur-Quévillon, renaissent en se convertissant dans la production de pâte cellulosique servant à la fabrication de rayonne. En mars dernier, Tembec annonçait des investissements de 190 millions de dollars pour accroître sa capacité de production de cellulose de spécialité à son usine de Témiscaming. À Windsor, en Estrie, Domtar s'est associé au centre de recherche FPInnovations pour inaugurer la première usine de nanocellulose cristalline du monde, un nouveau matériau issu du processus de la fabrication de la pâte de bois.

«Le Québec est un pionnier dans la recherche sur la nanocellulose cristalline et a une longueur d'avance sur le reste de la planète», soutient M. Mangin.

La nanocellulose ouvre de nouveaux débouchés pour la pâte, notamment dans les secteurs des peintures et des revêtements, ainsi que des textiles et des composites. Elle pourrait être utilisée pour renforcer et alléger des matériaux qui entrent dans la fabrication d'aéronefs ou de voitures.

D'ailleurs, l'industrie automobile canadienne s'y intéresse de près : «Nous sommes encore en mode exploratoire, mais il y a un intérêt certain pour des pièces plus résistantes, plus légères et contenant moins de composants chimiques toxiques», dit Craig Crawford, président de l'Ontario BioAuto Council, rencontré lors d'une conférence internationale sur les nanotechnologies et les matériaux renouvelables, qui s'est tenue à Montréal au début de juin.

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