Nébulosité variable au Cirque du Soleil

Publié le 26/01/2013 à 00:00, mis à jour le 24/01/2013 à 09:09

Nébulosité variable au Cirque du Soleil

Publié le 26/01/2013 à 00:00, mis à jour le 24/01/2013 à 09:09

Le Cirque du Soleil vient de perdre une partie de son nom. Des nuages viennent de jeter une ombre sur son rayonnement. Le doute, qui ne faisait pas partie du lexique du Cirque, s'est maintenant insinué dans le scénario.

Comment le Cirque, qui a réussi à nous émerveiller spectacle après spectacle depuis près de 30 ans, a-t-il pu ainsi glisser au point de devoir mettre quelques centaines d'employés à pied ?

C'est peut-être le fait d'avoir été si performant au cours de toutes ces années qui rend l'annonce de cette rationalisation plus douloureuse. On dit, en anglais, «The Queen can do no wrong». Or, le Cirque, c'est un peu notre royauté à nous. Il ne peut se tromper. Apparemment.

On retombe en enfance lorsqu'on pénètre dans un chapiteau. Et c'est avec fébrilité qu'on a hâte de retenir son souffle, poussant des oh ! et des ah !

Vient-on d'entrer dans l'ère du bof ?

Non.

Le modèle d'entreprise est probablement à nettoyer. Le Cirque s'est éparpillé dans toutes sortes de projets et toutes sortes de lieux, sa folle course en avant lui a fait perdre quelques repères, et les personnes qui perdront leur travail seront durement affectées.

Mais prenons un instant pour considérer l'extraordinaire impact du Cirque du Soleil depuis trois décennies.

Le Québec, et Montréal en particulier, est devenu un haut lieu mondial de l'univers du cirque. Cette créativité, dont nous sommes aujourd'hui si fiers, s'est en bonne partie nourrie de l'émergence de toute une série de troupes et d'organisations qui tirent leurs racines du travail des échassiers et des cracheurs de feu de jadis.

Normand Latourelle est allé créer les fameuses odyssées de Cavalia après avoir participé à la naissance du Cirque. Idem pour Gilles Ste-Croix et Saka. Les artistes, qui ont fondé la réputée troupe Les 7 doigts de la main, ont d'abord fait leurs classes au Cirque du Soleil. Sans être organiquement liés au Cirque, d'autres groupes qui se font valoir un peu partout ont été nourris par ses exploits.

En faisant abstraction de toutes les retombées indirectes, dont il est difficile de mesurer la filiation réelle, j'ose poser cette question : est-ce que Moment Factory, par exemple, aurait atteint des sommets d'inventivité sans que ses artisans aient été inspirés dans un environnement coloré par le Cirque ? Le premier événement à saveur internationale, C2-MTL, tenu le printemps dernier, est né d'une association entre Sid Lee, Moment Factory et le Cirque... qui vient d'ailleurs de prendre une participation dans le capital de Sid Lee, aujourd'hui mandataire de contrats internationaux du fait de son originalité.

Et Charlevoix connaît un nouvel élan grâce aux investissements de Daniel Gauthier, qui a réinventé la station Le Massif et le tourisme contemporain dans la région. Le Club Med pense même s'y installer. Or, Daniel Gauthier met ainsi à contribution les centaines de millions de dollars qu'il a récoltés quand il a cédé ses parts dans le Cirque à Guy Laliberté. Le Massif tel qu'on le voit aujourd'hui, au-delà du travail des pionniers de jadis, c'est aussi l'héritage du Cirque. Sans oublier les musiques de René Dupéré, les scénographes, les costumiers, l'engagement dans le quartier Saint-Michel, à Montréal...

Le Cirque vient d'en échapper une, parce qu'il jonglait avec trop de cerceaux. On applaudit toujours quand un artiste arrive à se reprendre après une maladresse. Ce sera pareil cette fois.

Crise autochtone moins aiguë au Québec

Des trains de Via Rail ont été bloqués dans la Baie des Chaleurs par des protestataires micmacs. En Abitibi et dans le parc de La Vérendrye, des Algonquins, parmi les autochtones les plus pauvres du Québec, ont ralenti la circulation en appui au mouvement Idle No More. D'autres se font aussi entendre.

Mais les Cris du Québec, eux, n'ont pas fait de bruit.

Pourtant, dans les années 1980, ils étaient parmi les plus revendicateurs du Canada. Il suffit de se rappeler l'arrivée d'une délégation en canot rabaska à New York, pour dénoncer les nouveaux projets d'Hydro-Québec à la baie James. Les relations étaient chroniquement tendues.

À force de discussions, les dirigeants cris et québécois ont fini par s'entendre, ce qui a donné la Paix des Braves. Sans être prospères, les Cris du Québec se portent aujourd'hui bien mieux que leurs vis-à-vis de l'Ontario. Pour une fois que nous pouvons faire la leçon aux autres...

DE MON BLOGUE

Crédit

Indigestion de crédit dans le temps des fêtes ?

Les institutions financières se comportent d'une drôle de façon : officiellement, elles s'inquiètent de l'endettement des citoyens, mais elles n'arrêtent pas de nous solliciter de toutes les façons possibles. Cette insistance [...] explique en partie pourquoi l'endettement des Canadiens continue de grimper.

Vos réactions

«S'il [le Canada] veut rester un pays riche et servir d'exemple au sein du G7, autant par l'endettement du gouvernement que celui de ses citoyens, il n'y a pas mille choix : limiter le passif à 40 %, peut-être même à 35 %. Ce ne seront pas les institutions qui inciteront à l'autodiscipline, car elles font de l'argent sur votre dos.»

- travailleur

Vos réactions

«Pour ce qui est des dettes, je pense qu'il n'y en a pas vraiment de bonnes, mais il faut être de son temps. Qui peut vraiment s'acheter une maison en cash à moins d'avoir eu des parents riches ou d'avoir déjà payé une maison par financement ?»

- sb

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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