Devenir plus productif grâce aux nuages

Publié le 22/10/2011 à 00:00

Devenir plus productif grâce aux nuages

Publié le 22/10/2011 à 00:00

Chez Tours Chanteclerc, un voyagiste de Montréal, les 55 employés travaillent désormais en mode infonuagique. «Depuis 2009, nous économisons ainsi quelque 50 000 $ par année. Par exemple, nous n'avons plus que cinq serveurs à entretenir, comparativement à 10 auparavant», raconte l'architecte informatique Frédéric Hutcheson.

Depuis le passage au cloud computing, la PME est devenue plus productive, plus flexible, plus réactive, plus mobile et beaucoup mieux outillée, souligne-t-il.

Le fait d'être sur le Web permet aux employés d'accéder à leurs applications de n'importe où à partir de n'importe quel appareil. «Et quand les Google Apps, le coffret infonuagique que nous utilisons, subissent des améliorations, nous en bénéficions instantanément !»

En un mot, l'informatique est ainsi devenue beaucoup plus simple et moins coûteuse. «Elle n'est plus un centre de coûts, mais un service que nous payons au même titre que le téléphone et l'électricité», remarque M. Hutcheson.

Si on en croit les experts, dont Nicolas Roberge, un conseiller en informatique indépendant de Québec, l'informatique en nuage ou infonuagique est un concept dominant qui serait en train de s'imposer chez nous. La grande entreprise s'y prépare sérieusement et la PME s'y lance. C'est devenu «un» mode incontournable par opposition à «une» mode passagère.

La morosité économique pourrait être un facteur motivant pour la PME à embrasser l'infonuagique, continue Nicolas Roberge. On parle de coût moindre, de fiabilité accrue et de soutien optimisé. Des arguments économiques qui expliquent pourquoi la PME fonce beaucoup plus vite vers la nouvelle informatique que ne le fait la grande entreprise, où on est encore bien souvent à l'étape expérimentale.

Faire face à la musique

Disques RSB, de l'arrondissement Saint-Laurent, est une autre PME qui a tiré parti de l'infonuagique pour améliorer ses procédés. Depuis près de 30 ans, elle distribue des contenus musicaux sur CD, DVD et, maintenant, Blu-ray. En 2007, raconte son président, Richard Bélanger, elle a mandaté Techno Intellicloud, une firme montréalaise spécialisée en architecture infonuagique, de revoir son système informatique afin de «demeurer à l'avant-garde et de mieux distancer sa concurrence». Son président, Hugo Bouchard, explique avoir procédé par étapes pour bien implanter trois technologies infonuagiques : une sorte de grand chelem constitué d'Amazon Elastic Compute Cloud (EC2) pour ses besoins de stockage, SalesForce pour ses opérations d'affaires et Google Apps pour son nécessaire bureautique.

Des 88 employés de Disques RSB, plus de 50 travaillent à l'ordinateur et aucun ne semble avoir souffert de la transition. Une des raisons tient au fait d'avoir conservé un serveur Microsoft Exchange pour pouvoir continuer à utiliser Outlook, le logiciel de courriel et d'info personnelle inclus dans la suite Microsoft Office.

Désormais les services de Disque RSB se font de façon beaucoup plus économique, fiable et rapide. C'est le cas de «Postedecoute.ca», qui permet d'écouter une pièce avant de l'acheter, et de 45tours.ca, qui achemine automatiquement des extraits musicaux à tous les postes de radio du Québec. On parle ici d'une économie de plus de 3 000 $ par mois.

La décision a été heureuse pour l'entreprise et les résultats le confirment. «Tout le monde devrait considérer prendre cette direction», conclut M. Bélanger.

Et si le système tombait en panne ?

Envoyer ses précieuses données dans les nuages peut tout de même avoir quelque chose de préoccupant. Que faire si les serveurs tombent en panne ? Il n'y a toutefois pas lieu de s'inquiéter, estime M. Roberge. «Les serveurs éloignés sont de grande qualité et sont entretenus par des experts à l'emploi d'entreprises de classe mondiale comme Amazon, Microsoft ou IBM. Le degré de risque est moindre qu'avec les machines de la firme locale avec qui la PME transigeait», mentionne-t-il.

Mais que penser de ces manchettes désastreuses où on apprend qu'il y a eu attaque, que MS Office Live n'a pas été disponible pendant plus de 4 heures, que telle banque a perdu des données confidentielles ?

«Ces nouvelles font peur, admet M. Roberge, mais elles ne reflètent pas la réalité. Avec le progrès technologique, les services infonuagiques sont beaucoup plus fiables que ne l'était l'ancien mode informatique où tout se faisait à l'intérieur de la PME. Les pannes sont relativement courtes et très rapidement prises en charge. La plupart des clients ne s'en rendent même pas compte.»

L'inconvénient majeur semble plutôt être la résistance au changement. Sauf exception, ce ne sont pas les employés de première ligne qui déplorent la mise au rancart de leur bonne vieille façon de faire.

«Les plus grands braillards sont les informaticiens», sourit M, Roberge. «Chez nous, le principal problème est venu de l'équipe des TI», corrobore M. Hutcheson. «Ils n'ont pas aimé perdre leur pouvoir.»

241 Marché potentiel, en milliards de dollars, de la technologie infonuagique dans le monde d'ici 2020, selon Forrester.

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