La technologie d'identification par radiofréquence (RFID) est en pleine croissance au Québec. «Nous recevons deux fois plus d'appels au sujet de la RFID que l'an dernier», dit Guillaume Parenteau, vice-président au développement des affaires chez Epsilia, une société trifluvienne spécialisée en solutions de traçabilité.
Le succès de cette technologie tient au fait qu'elle fournit de l'information aidant les entreprises à prendre de meilleures décisions de production, par exemple connaître l'emplacement en temps réel de toutes les palettes dans une usine, ou à éviter des erreurs coûteuses, comme de charger une commande dans un mauvais camion.
Pour Levinoff-Colbex, une usine de transformation du boeuf établie à Saint-Cyrille-de-Wendover, Epsilia a conçu un système de suivi en temps réel d'un bout à l'autre de la chaîne logistique de production qui se fonde sur la RFID. Depuis, l'usine a vu ses revenus annuels augmenter de 10 à 15 % par l'accès à de nouveaux marchés internationaux. La technologie implantée a fait en sorte que les gestionnaires ont pu gagner du temps en prenant des décisions en temps réel à différentes étapes du processus industriel. Ce gain de temps leur a permis d'accepter des commandes supplémentaires et d'étendre leurs marchés.
Un vaste champ d'application
Frédéric Paré, président de la petite firme-conseil E'Mind Tek de Thetford Mines, constate lui aussi une croissance de la demande. «Depuis un an, nos clients songent sérieusement à cette technologie. Elles voient que les grands, comme Wal-Mart, l'ont adoptée. Cela les incite à regarder la RFID de plus près.»
Résultat : la concurrence dans le domaine s'accentue. «Je commence à ressentir la compétition comparativement à 2005, où je n'en avais pas du tout», dit M. Paré.
Le champ d'application de cette technologie est vaste. Cela attire de nouveaux intervenants qui, jusque-là, se concentraient sur le conseil informatique, observe-t-il.
La diminution du coût des composantes électroniques, dont le prix a chuté de près de moitié, contribue par ailleurs à rendre la RFID abordable, ajoute M. Parenteau.
Presque tous les secteurs de l'économie peuvent tirer profit de la RFID. Au premier chef l'agroalimentaire, le transport et l'industrie manufacturière, des secteurs où la logistique se doit d'être particulièrement bien rodée. «En fait, on parle de possibilités tous azimuts», précise M. Parenteau.
Bien intégrer la RFID
Pour implanter avec succès la RFID, il faut bien évaluer ses impacts sur les processus industriels. «Si la PME devient capable de détecter en temps réel un mouvement inattendu et d'agir en conséquence, c'est un avantage considérable qui doit être pris en compte dans le calcul de retour sur l'investissement», explique M. Parenteau.
Une période de tests assez longue est également nécessaire. On n'intègre en effet pas la RFID à la hâte. Aucune technologie n'étant identique, il faut choisir celle qui est la meilleure pour l'entreprise, ajoute-t-il.
Les produits disponibles sont nombreux et ne se prêtent pas à tous les usages. Par exemple, il y a la NFC (communication en champ proche) qui permet aux téléphones intelligents de faire des paiements, ou encore les systèmes de télépéage qu'on retrouve sur certaines voies publiques. Certaines puces émettent à basse fréquence, d'autres, à haute fréquence et d'autres, à ultra-haute fréquence.
Enfin, ajoute Frédéric Paré, il faut bien s'informer sur les capacités de la technologie et sur ses limites. Elle doit être à la hauteur des attentes, ni plus ni moins. en respectant les priorités de l'entreprise.
