Martin Blais a investi 225000$ pour se lancer dans les affaires, il y a cinq mois. « Cela m'aurait facilement coûté un million si je n'avais pas eu recours à de l'équipement usagé », souligne le président de Métaux Universels.
L'entreprise, située dans l'arrondissement Anjou à Montréal, est spécialisée dans la fabrication d'armoires en acier et de boîtes en aluminium. L'entrepreneur de 26 ans a payé sa première machine 40000$. Neuve, elle lui aurait coûté 200000$.
Se procurer de l'équipement usagé est un bon moyen de se lancer à moindre coût. « Les entreprises qui ont fermé leurs portes présentent de bonnes occasions à saisir », explique Jean-Benoit Aubé, du SAGE, qui accompagne les jeunes en affaires. L'expert suggère d'avoir recours aux sites Internet comme Kijiji ou LesPAC.com.
Les spécialistes en démarrage d'entreprise ont cependant une réserve. « Advenant un bris, c'est important d'avoir des pièces de rechange ou un bon fournisseur capable d'effectuer la réparation rapidement », recommande Patrice Bernard, premier vice-président, financement et consultation, Québec à la Banque de développement du Canada.
De plus, M. Bernard suggère d'équiper de vieilles pièces d'équipements de nouvelles technologies pour les rendre fonctionnelles. Un conseil suivi par Martin Blais. Sa poinçonneuse payée 2000 $ avait besoin de réparations, entre autres le changement d'une carte électronique. « Aujourd'hui, elle vaut 8000$ », dit-il fièrement.
Ensemble, c'est mieux
En affaires, la tendance est au regroupement, une autre solution peu coûteuse pour s'équiper. « On économise en partageant un local, la machinerie et même le personnel comme une secrétaire », indique Hugo Francoeur, conseiller au SAGE.
C'est ce qu'a fait Véronique Cimon, 23 ans, présidente de Cimon Design, qui a loué un local de 10000 pieds carrés dans le secteur Chabanel avec trois partenaires. Son entreprise fabrique des coussins décoratifs à partir d'oeuvres d'art d'artistes émergents québécois. « Quand j'ai commencé, il y a trois ans, je n'avais pas d'argent, mais des amis, prêts à se lancer dans les affaires. »
Les quatre entrepreneurs se spécialisent dans la broderie, l'impression de sérigraphies et l'impression numérique sur tissus. « Nous avons commencé par acheter une machine à coudre usagée et, par la suite, cinq autres se sont ajoutées. »
Véronique Cimon a démarré avec moins de 1000$ en poche. À sa troisième année d'existence, elle a de nouveaux clients, dont la chaîne Simons. « Avec le succès des ventes, nous avons engagé une couturière originaire du Cameroun. Nous avons eu droit à une subvention qui couvre 40% de son salaire durant les six premiers mois. »
Patience
En matière d'équipement, la patience est de mise. « Au début, c'est rare que les entreprises investissent dans des équipements de production. Il est préférable d'attendre que le chiffre d'affaires augmente », dit Jacques Vidal, directeur, stratégie et innovation de Sherbrooke Innopole. Une stratégie adoptée par Rackam, une entreprise spécialisée dans la fabrication de chauffage solaire destiné à la production industrielle. « Nous avons commencé il y a trois ans dans le sous-sol de l'un des partenaires. Nous avons attendu d'être sûrs que nos projets soient sur le point de se concrétiser pour nous établir dans un local du parc industriel de Bromptonville », raconte Richard Noël, directeur de l'usine. Rackam est passé en trois ans de 4 à 12 employés.
Vous voulez vous lancer en affaires ? Ce nouveau rendez-vous est pour vous. Chaque semaine, retrouvez ici des conseils pratico-pratiques pour faire le saut.
