Comment éviter les désastres en Bourse

Publié le 06/10/2012 à 00:00, mis à jour le 04/10/2012 à 14:03

Comment éviter les désastres en Bourse

Publié le 06/10/2012 à 00:00, mis à jour le 04/10/2012 à 14:03

Bien des gens ont peur d'investir en Bourse, parce qu'ils sont hantés par les nombreux exemples de désastre. Comme cette personne dont 50% du portefeuille se composait de Nortel Networks en 2000...

Or, il y a des façons d'éviter les désastres, c'est-à-dire les erreurs pratiquement irréparables. Les recommandations qui suivent ne vous empêcheront pas de prendre de mauvaises décisions de temps en temps, ce qui fait partie de la réalité de l'investisseur. Par contre, elles feront en sorte que ces erreurs n'auront pas d'effet catastrophique sur votre situation financière.

Une saine diversification

Les fiascos boursiers s'expliquent en partie par le mauvais choix de titre et en partie par l'absence de diversification. Par exemple, si vous aviez 2% de votre portefeuille en 2000 dans Nortel ou dans JDS Uniphase, l'éclatement de la bulle techno vous a fait mal, mais ne vous a pas anéanti.

Selon votre degré de connaissance et d'expérience, vous devriez miser sur une vingtaine de titres, répartis dans plusieurs secteurs économiques. L'investisseur canadien devrait avoir un bon mélange de titres canadiens et américains. De plus, vous devriez limiter un placement initial dans un titre à un petit pourcentage de votre portefeuille et ne racheter que si la société publie de bons résultats.

Augmenter son placement dans une société qui va mal est une autre cause d'échec douloureux. La clé à long terme est de conserver le plus longtemps possible vos titres gagnants et de liquider le plus rapidement possible vos titres perdants.

Une autre grande source de problèmes en Bourse se présente lorsque les investisseurs paient un titre trop cher. Les titres se vendant à plus de 30 fois les bénéfices procurent rarement de bons rendements à long terme. Il y a des exceptions, mais pas assez pour faire en sorte que ce jeu en vaille la peine.

Il est également prudent d'éviter les titres et les secteurs trop populaires. Ce qui est à la mode et ce dont tout le monde parle avec frénésie est rarement une source d'enrichissement à long terme.

Moins négocier

Plusieurs investisseurs tombent dans le piège de penser que, plus ils négocient, plus ils peuvent s'enrichir. C'est un très mauvais principe, car cela fait exploser les frais tout en multipliant les risques de faire des erreurs.

L'investisseur doit maîtriser ce qu'il peut maîtriser, soit ses coûts et ses choix de titres. En achetant uniquement après avoir méticuleusement étudié ses entreprises, il augmente ses chances de réussite. Et comme il passe la plus grande partie de son temps à lire et à réfléchir, il n'est pas distrait par les fluctuations boursières, ce qui diminue du coup la tentation de négocier.

Éviter les concepts

Une des tentations les plus dévastatrices chez bien des investisseurs est de découvrir le prochain Google ou le prochain Apple. Ce peut être dans le domaine de la santé, de la technologie, de l'industrie, etc.

Au cours de ma carrière, j'ai vu une panoplie de concepts supposément extraordinaires. Après une période d'euphorie, la plupart du temps fondée sur des espoirs et des attentes peu réalistes, la très grande majorité de ces sociétés procurent de grandes déceptions aux investisseurs. Et cela, lorsque ce n'est tout simplement pas un fiasco. Les réussites sont très rares, trop pour rendre cette approche rentable. C'est pourquoi je vous recommande de ne jamais envisager un titre qui n'a pas au moins cinq années de rentabilité. C'est la façon la plus facile et efficace d'éviter les désastres.

Faire ses devoirs

Ce qui m'amène à la recommandation la plus déterminante : faites vos devoirs. Réussir en Bourse n'est pas facile, et plus vous avez de l'expérience, plus vous en serez convaincu. C'est pourquoi il est impératif d'approfondir chaque placement avant de prendre une décision. Peu importe qui recommande un titre, n'achetez JAMAIS sans avoir étudié la société, sans en comprendre les activités et sans vous assurer qu'il correspond en tous points à vos critères de placement.

Afin de prendre vraiment ces recommandations au sérieux et de ne jamais les oublier, faites-en un contrat. Cela signifie de rédiger une entente établie avec vous-même, en vertu de laquelle vous convenez de ne jamais investir plus de 5% dans un nouveau titre, de ne jamais acheter une société non rentable ou qui n'a pas cinq années d'exploitation rentable, de ne jamais acheter un titre sans au moins avoir lu ses rapports annuels, de ne jamais payer un titre plus de 30 fois les profits, de négocier le moins possible, etc.

Écrivez succinctement ces règles immuables que vous adoptez, et imprimez le contrat ainsi conçu. Affichez-le bien en vue dans votre bureau ou près de votre ordinateur. De cette façon, vous aurez toujours dans votre champ de vision votre engagement à investir de façon sérieuse. C'est le meilleur moyen d'éviter les désastres boursiers, peu importe les contextes.

DE MON BLOGUE

Politique

Il était une fois l'Argentine

J'ai rarement entendu autant de réactions à la suite de l'annonce de la hausse rétroactive des impôts pour les « riches » au Québec. Et de nombreux lecteurs me demandent ce que j'en pense. J'estime que la meilleure réponse est de jeter un coup d'oeil à ce qui se passe en Argentine... Pourquoi ? Parce que la présidente de ce pays, Cristina Kirchner, s'est fait réélire il y a plus d'un an en fonction de politiques très populistes, comme notre nouvelle première ministre. Et ce qui se passe en Argentine devrait nous mettre en garde, ici au Québec, contre les politiques qui se disent populistes.

Vos réactions

« Quand on en est rendu à extorquer sa famille pour financer son train de vie, on n'en a plus pour longtemps avant de se retrouver dans de sales draps ! Et dire que c'est le pays que l'on comparait le plus au Canada, quand j'étais à l'école. » - Financius

« Ne riez pas avec la saisie des REER privés, cela fait partie de mes prévisions pour renflouer la RRQ afin de financer les pensions des fonctionnaires au Québec. » - Incubus

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

À la une

La condo-crise de logement abordable

Mis à jour il y a 17 minutes | Gabriel Marcu

EXPERT INVITÉ. La vie dans les condos n'est pas la panacée à tous nos problèmes de logement et d'étalement urbain!

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture lundi 29 avril

Mis à jour il y a 20 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les marchés boursiers sont orientés en hausse.

Le Canada perd de son lustre aux yeux des travailleurs internationaux

Mis à jour il y a 48 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. La baisse de clics n’est pas anodine selon l'économiste principal d'Indeed, Brendon Bernard.