C'est bientôt le temps d'acheter un chalet

Publié le 08/10/2011 à 00:01, mis à jour le 13/10/2011 à 22:02

C'est bientôt le temps d'acheter un chalet

Publié le 08/10/2011 à 00:01, mis à jour le 13/10/2011 à 22:02

Vous y pensez depuis des années. Peut-être même trop d'ailleurs. Au point où, depuis le temps, vous avez assisté sans bouger à l'explosion de leur prix... Si c'est votre cas, cessez de vous en mordre les doigts. Car, surprise (!), votre rêve de devenir un jour propriétaire d'un chalet ou d'une maison à la campagne n'est peut-être plus aussi inaccessible que vous le croyiez.

C'est qu'à l'instar du marché résidentiel, le marché des résidences de villégiature fait face à un sérieux revirement de tendance. Plutôt que de continuer de croître comme on l'a vu depuis une décennie, ce marché commence à montrer de notables signes d'essoufflement.

"Les propriétés à vendre se multiplient, mais les acheteurs se font clairement de plus en plus rares, dit Daniel Vandal, directeur général de la Chambre immobilière des Laurentides. Il n'y a plus de doute, nous sommes maintenant dans un marché d'acheteurs."

On le constate à peu près partout, et en particulier dans les Laurentides, Lanaudière, la Montérégie et l'Estrie. Dans la plupart de ces régions, chères aux citadins en quête de repos, on observe depuis le début de 2011 une chute du nombre de transactions, une augmentation des délais de vente et un accroissement du nombre de propriétés sur le marché.

Sauf exception, les prix de vente affichés n'ont pas encore commencé à baisser. Mais la surenchère de prix des dernières années a nettement ralenti, et ce ne serait qu'une question de temps, avancent les agents immobiliers, avant qu'ils ne se mettent à reculer.

Les Laurentides se dégonflent

Nulle région n'est davantage sujette à un tel scénario que les Laurentides, le terrain de jeu des Montréalais. Dans la seule MRC des Pays-d'en-Haut, laquelle regroupe entre autres les territoires prisés de Morin-Heights, Saint-Sauveur, Sainte-Anne-des-Lacs, Piedmont et Sainte-Adèle, les ventes de résidence unifamiliale ont plongé de 17 % au cours des six premiers mois de l'année.

Avec un prix de vente médian de 228 000 $, en hausse de 7 % par rapport à l'an passé, le marché semble encore en mesure d'absorber une croissance des prix. Mais ça ne saurait durer très longtemps ; d'autant que, ce faisant, le nombre d'inscriptions en vigueur continue de grimper, dit Daniel Lambert, courtier immobilier agréé de Proprio Direct à Saint-Sauveur.

D'autres secteurs des Laurentides s'en tirent encore moins bien. C'est le cas en particulier de l'agglomération de Mont-Tremblant, laquelle regroupe en plus de Mont-Tremblant les territoires de Saint-Faustin-Lac-Carré et Lac-Tremblant-Nord. Sur ce territoire, on constate depuis un an une baisse du nombre de ventes de 14 % dans les habitations unifamiliales et de de 21 % dans les copropriétés (condos).

En plus de composer avec une chute du nombre de transactions, Tremblant fait face - contrairement au secteur de Saint-Sauveur - à un recul important (- 15 %) du nombre d'inscriptions en vigueur et à un début du recul de prix.

Dans le marché des condominiums par exemple, le prix médian a chuté de 16 % depuis un an, et de 23 % si on ne prend en compte que les transactions du deuxième trimestre de l'année (avril, mai, juin), indiquent les plus récentes données de la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Les prix baissent dans Lanaudière

La région de Lanaudière semble durement frappée par le ralentissement en cours.

C'est le cas des secteurs de Saint-Donat et de Saint-Gabriel. On parle depuis un an d'une chute des ventes de propriétés unifamiliales de 7 % pour la première municipalité et de 23 % pour la seconde. Situation qui ne semble pas, par contre, avoir fait baisser les prix de vente.

Tout le contraire de la MRC de Matawinie, territoire plus large qui regroupe les municipalités de Saint-Donat, de Saint-Jean-de-Matha et Saint-Michel-des-Saints, entre autres. De fait, au cours des six premiers mois de l'année, le territoire de la MRC la plus convoitée de la région par les villégiateurs, a connu une baisse combinée de 6 % du nombre de transactions immobilières et de 9 % du prix d'achat médian pour une résidence unifamiliale.

"Ce qui a été longtemps un marché de vendeurs tend à devenir de plus en plus équilibré", commente avec prudence Michel Charbonneau, directeur de Via Capitale Lanaudière, de Joliette.

On touche du bois en Estrie

Dans les Cantons-de-l'Est, tout comme en Montérégie, dont font partie les environs de Sutton et du Lac-Brome, on n'en est pas encore là. L'activité immobilière se maintient tant bien que mal. Mais on touche du bois pour que la situation qui prévaut dans les Laurentides ne fasse pas tache d'huile trop rapidement.

Pour l'heure, après un début d'année "difficile" (- 11 % des ventes à Magog au premier trimestre), l'activité immobilière aurait repris de la vigueur. "Rien à voir avec celle d'il y a trois ou quatre ans, nuance Francine Poirier, vice-présidente de la Chambre immobilière de l'Estrie. Mais tout de même meilleure que celle qu'on a connue durant les trois premiers mois de l'année. C'était mort."

Une vigueur qui, semble-t-il, varie selon les catégories d'acheteurs et de propriétés recherchées, observe Guy Madore, courtier immobilier de Remax D'abord, à Magog. "C'est plus difficile dans le créneau des résidences de 300 000 $ à 800 000 $. Le marché semble se comporter différemment pour les résidences de 800 000 $ et plus. Dans cette dernière catégorie de propriétés, les choses vont mieux, les ventes se concluent beaucoup plus vite."

La Montérégie épargnée

Selon les dernières données fournies par la Chambre immobilière de l'Estrie, la MRC de Memphrémagog (Magog, Orford, Austin, etc.) a connu une baisse de 3 % du nombre de transactions immobilières au cours des deux premiers trimestres de l'année.

Pendant la même période, la MRC Brome-Missisquoi a enregistré au contraire une croissance de 3 %, mais une augmentation des inscriptions de 17 % par rapport à l'année précédente. Une situation qui, en principe, pourrait entraîner, là aussi et avant longtemps, une pression à la baisse sur le prix des chalets, des maisons de campagne et d'autres résidences secondaires. Votre rêve commence à prendre forme.

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

 

 

MRC : UN GUIDE POUR MIEUX S'Y RETROUVER

La MRC des Pays-d'en-Haut regroupe les territoires de Morin-Heights, Saint-Sauveur, Sainte-Anne-des-Lacs, Piedmont, Sainte-Adèle, etc.

La MRC de Matawinie comporte les territoires de Saint-Donat, Sainte-Émélie-de-l'Énergie, Saint-Côme, Saint-Jean-de-Matha, Saint-Michel-des-Saints, Saint-Alphonse- de-Rodriguez, Chertsey, etc.

La MRC Brome-Missisquoi comprend les territoires de Sutton, Bromont, Brome, Lac-Brome, Bedford (ville et canton), Abercorn, Brigham, Dunham, Frelighsburg, Saint-Armand, etc.

La MRC de Memphrémagog englobe les territoires de Magog, Austin, Eastman, Canton d'Orford, North Hatley, Saint-Benoît-du-Lac, Ayer's Cliff, Canton de Potton, etc.

 

ÉVOLUTION DU MARCHÉ DES RÉSIDENCES SECONDAIRES DEPUIS UN AN, PAR RÉGION¹

LAURENTIDES

MRC des Pays-d'en-Haut

Nombre de ventes : - 17 %

Prix médian : 228 000 $ (+ 7 %)

Agglomération de Mont-Tremblant (unifamiliale)

Nombre de ventes : - 14 %

Prix médian : 214 250 $ (stable)

Agglomération de Mont-Tremblant (copropriété)

Nombre de ventes : - 21 %

Prix médian : 184 526 $ (- 16 %)

LANAUDIÈRE

MRC de Matawinie

Nombre de ventes : - 6 %

Prix médian : 122 000 $ (- 9 %)

Ville de Saint-Donat

Nombre de ventes : - 7 %

Prix médian : 255 675 $ (+ 27 %)

CANTONS-DE-L'EST

MRC de Memphrémagog

Nombre de ventes : - 3 %

Prix médian : 210 000 $ (+ 19 %)

MONTÉRÉGIE

MRC Brome-Missisquoi

Nombre de ventes : + 3 %

Prix médian : 190 000 $ (+ 3 %)

¹ Variation (en %) du nombre de ventes et du prix de vente médian en vigueur au cours des six premiers mois de l'année 2011 par rapport à la même période en 2010. À moins d'avis contraire, les données sont celles des résidences de type unifamilial, en excluant les copropriétés (condos).

Source : Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ)

 

 

Des chiffres:

647

Nombre de propriétés de 250 000 $ et plus à vendre sur le territoire de l'agglomération de Saint-Sauveur.

Source : Chambre immobilière des Laurentides

55 %

Pourcentage de Canadiens qui seraient prêts à faire des compromis quant à leurs dépenses ou à leur mode de vie pour posséder une propriété récréative.

Source : Royal Lepage

48 Nombre de mois qu'il faudrait pour écouler l'ensemble des propriétés de 250 000 $ et plus, actuellement en vente, dans l'agglomération de Mont-Tremblant. Au-delà de 10 mois, on considère qu'un marché favorise l'acheteur. | Source : Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ)

 



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