Après l'année du cynisme, celle des petits et grands espoirs

Publié le 22/12/2012 à 00:00, mis à jour le 20/12/2012 à 10:14

Après l'année du cynisme, celle des petits et grands espoirs

Publié le 22/12/2012 à 00:00, mis à jour le 20/12/2012 à 10:14

Il y a de ces années qui ressemblent aux visiteurs importuns qui s'invitent chez vous : dans un cas comme dans l'autre, on n'est pas fâché de les voir partir. Et c'est vrai pour l'année 2012.

Elle a commencé par la crise étudiante, elle se termine par les scandales dévoilés à la commission Charbonneau. Pas très réjouissant de part et d'autre. De quoi alimenter le cynisme : «on le savait bien, tous des pourris, chacun pour soi», et autres refrains du genre.

Et ce n'est pas la santé de l'économie internationale qui va servir de réconfort. L'Europe n'a pas fini de souffrir, le taux de chômage chez les jeunes Grecs et les jeunes Espagnols frise les 60 %, et les tensions sociales risquent de s'exacerber. Au moins, les États-Unis montrent de timides signes de rétablissement. Cependant, les opinions sont si tranchées, l'écart, si marqué entre les positions républicaines et démocrates que le pays peut repartir à la dérive n'importe quand.

Même le hockey professionnel a été emporté par la tourmente !

En passant, il ne faudrait surtout pas sous-estimer l'importance du lock-out de la Ligue nationale et de l'absence prolongée du hockey sur la morosité qui touche Montréal. L'événement peut sembler trivial, mais il n'en reste pas moins que la passion du hockey transcende les courants politiques et peut servir d'antidote, même temporaire, à la déprime... dans la mesure, évidemment, où le Canadien joue bien, ce qui est une autre paire de manches. Pour l'instant, on ne peut même pas le savoir, et les grandes messes sportives du samedi soir, pour reprendre l'expression consacrée, manquent à une bonne partie de la population.

Alors, bon vent à 2012, et passons aux espoirs pour 2013. En cette fin d'année, on a au moins le droit d'entretenir quelques illusions !

Une nouvelle génération de politiciens municipaux

Pour la politique municipale québécoise, 2012 aura été un annus horribilis. De Montréal aux petites villes de banlieue, des dirigeants ont été éclaboussés par de sordides histoires qui en ont même amené quelques-uns aux postes de police. La tempête risque de se poursuivre en 2013, mais on peut au moins penser que de nouveaux leaders vont se lever et redonner un peu de crédibilité à la fonction. C'est essentiel. En même temps, la logique voudrait que les citoyens qui ont grondé du fait de toutes ces révélations désolantes décident de s'intéresser de plus près à la gestion municipale et contribuent à relever le taux anémique de participation aux élections.

Contre-offensive des métiers et des professions entachées

Il n'a pas fait bon être ingénieur ou entrepreneur en construction en 2012. Même un géant comme SNC-Lavalin a vu sa réputation déboulonnée. Sans compter les autres firmes prises en flagrant délit de copinage et de contournement des lois. Le génie fait pourtant partie intégrante du modèle québécois. Il a étroitement participé à son émergence. L'année nouvelle devrait lui permettre de reconnaître certains torts et de repartir sur des bases plus nettes. Idem pour l'industrie de la construction, qui doit bien cacher encore quelques squelettes dans ses trottoirs, mais qui devrait être en mesure de suivre les nouvelles règles que le pouvoir devrait édicter. On peut tout au moins le souhaiter.

Un semblant de calme dans le système universitaire

Il s'est fait sérieusement secouer en 2012, et ne s'est pas aidé par des pratiques discutables de rémunération de cadres ou d'investissement dans l'immobilier. Mais c'est le dérapage étudiant qui a fait le plus mal. Quand on en est rendu à suggérer de piller les fonds destinés à la recherche, c'est désolant ! Sommet ou pas sommet, le milieu devrait être en mesure de se redresser, pourvu que l'ensemble des parties prenantes cherchent un terrain d'entente. Vous savez, le mot «compromis» fait partie du vocabulaire...

L'adhésion au Nord, quel que soit le plan

Le nouveau gouvernement a fait passer le Plan Nord pour mort avant de le ressusciter. Peu importe les termes, c'est encore par le Nord que passent une bonne partie des ambitions québécoises pour les années à venir. En 2012, on s'est chicané pour des questions de pourcentage en oubliant le fond de l'affaire : on veut ou pas ? L'année 2013 devrait permettre de statuer une fois pour toutes et d'envoyer un signal clair au reste de la planète.

DE MON BLOGUE

Québec inc.

Antoine Turmel, feu un grand entrepreneur malgré la Caisse

Il nous faudrait plus d'Antoine Turmel, des gens d'audace qui n'ont pas peur de grandir. Sa disparition prête à trois conclusions. Premièrement, on devrait célébrer les grands entrepreneurs avant qu'ils ne meurent. Deuxièmement, la Caisse de dépôt et toutes les banques d'État devraient mesurer leurs velléités d'interventionnisme. Et troisièmement, les Québécois s'y connaissent en alimentation, de la production au détail.

Vos réactions

«On ne semble pas apprendre de nos erreurs... Tant Mme Marois que M. Legault veulent augmenter l'influence et l'interventionnisme de la Caisse dans l'économie québécoise. D'autres Provigo, Steinberg et Québecor Média en vue ?»

- apouliot

«Curieux retour des choses : laissé pour compte chez Provigo, Pierre Lessard est allé redresser Metro alors que Provigo a fini par décliner. C'est dire à quel point le leadership est important.»

- hervé2

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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